La 4e convention négo’ s’est déroulée à Opio du 4 au 6 juin en présence de 350 notaires et négociateurs. Une édition enrichie de nouveaux ateliers et ponctuée par l’envol de la montgolfière immonot.com

 

L’année dernière, à Pompadour, alors qu’ils étaient 250 « fans de négo » à être venus des quatre coins de France pour se former, échanger et développer des synergies entre négociateurs, Thibault Sudre, notaire à Bordeaux et Président de l’Association de Développement de la Négociation (ADN), formait le vœu de rassembler à Opio encore plus de participants. « Plus nous serons nombreux, plus nous serons forts » nous confiait-il dans ces colonnes. Un an plus tard, le pari est tenu : 350 notaires et négociateurs, tous croyants et pour la plupart pratiquants, ont assisté à cette 4e édition. Pour porter bien haut les couleurs de la négociation immobilière notariale, certains étaient venus en nombre (Gironde, Ain, Loire-Atlantique, Paris…), d’autres de très loin (La Réunion, Martinique…). « On vient ici comme en pèlerinage » nous dira Vincent Barnieras (Dordogne), un habitué de la Convention.

 

Un sens plus large

Pour sa 4e convention, Thibault Sudre a souhaité donner un sens plus large au rendez-vous d’Opio. En incluant dans ses formations un atelier pour les notaires désireux d’ouvrir un service négo, le Président de l’ADN a montré sa volonté de « booster » cette activité, voire d’évangéliser les régions qui ne pratiquent pas (près de 1 200 études font aujourd’hui de la négo). « Quel que soit le contingent de votre département, vous serez tous utiles pour porter les couleurs de la négo ». La nécessité d’offrir au client un « full service » a été l’autre cheval de bataille du Président Sudre. « La négo n’est pas une activité isolée ; elle comprend, en amont, l’expertise de l’ensemble des biens susceptibles d’être négociés et, en aval, la gestion de loyers des immeubles de rapport ». Et d’expliquer que la gestion locative a l’avantage de rajeunir les salles d’attente et de fidéliser une clientèle. Autre atout : si le bailleur décide de vendre le bien, le négociateur est le premier informé… Tous ces points sensibles ont été le fil rouge de l’atelier sur la création d’un service gérance d’immeuble (formation dont on avait eu un bref avant-goût l’année dernière avec l’intervention de Thibault Sudre). Enfin, des ateliers avec des cas pratiques sur l’expertise des locaux d’activité, des maisons et appartements ont permis aux participants de se familiariser avec cette activité trop souvent confondue avec l’avis de valeur.

 

  Les « best of »

Au programme, 13 thèmes de formations étaient à l’affiche, parmi lesquels quelques « best of » de l’année dernière : culture générale du négociateur, plus-values et diagnostics techniques, expertise, amélioration de la rentabilité d’un service négo ou encore la qualité… Ainsi, cette année encore, Nathalie Laouti-Savariaud, notaire à Rauzan (Gironde), membre du Comité Pilotage national DQN au CSN, a enthousiasmé sa salle et rappelé, avec le franc-parler qui la caractérise, l’importance de la démarche qualité au sein du service négociation (mise en place de fiche de fonction et d’un “qui fait quoi”, gestion des absences…). L’occasion de rappeler qu’il est important de « promouvoir la négo au sein même de l’étude » et qu’elle ne doit pas être considérée comme « une roue de secours ». Le service négo est trop souvent en marge de l’étude, a-t-il été constaté, certains collaborateurs ont même avoué avoir leur bureau dans les archives ou à la cave ! Faire changer les mentalités par une réflexion collective, identifier et mettre en œuvre des objectifs de progrès sont donc nécessaires car la négo est un pôle important de développement pour la profession. Autres ateliers phares de la convention, ceux consacrés à internet au cours duquel François-Xavier Duny, Directeur général du Groupe Notariat Services, a expliqué qu’avoir ses annonces en ligne était devenu incontournable ou encore celui sur la Vente Notariale Interactive. À mi-chemin entre la vente aux enchères et la négociation traditionnelle, ce nouveau procédé permet d’obtenir la meilleure offre pour les biens proposés via une salle des ventes virtuelle sur le site internet www.min-immo.com.

 

Moins de débats

La bonne tenue des ateliers, réunissant à chaque fois des petits groupes, a sans nul doute favorisé les échanges entre notaires et négociateurs, mais l’on peut regretter qu’il n’y ait pas eu davantage de débats, en présence de tous les participants, sur des thématiques concrètes, rencontrées quotidiennement par les négociateurs. Il aurait, sans nul doute, été souhaitable de revenir sur des points sensibles comme le partage d’honoraires avec les agents immobiliers (qui est couramment pratiqué par bon nombre de négociateurs) ou encore l’affichage de biens en vitrine. « La convention négo est pour moi l’occasion d’avoir une piqûre de rappel sur les règles de bon fonctionnement de la négo. J’attends qu’on mette les mains dans le cambouis et qu’on m’apporte des solutions concrètes » nous confiera un négociateur un peu déstabilisé par la séance plénière du jeudi après-midi. Espérons qu’en grandissant, la convention ne perdra pas de sa spontanéité … et ne deviendra pas une pâle copie de nos « grands messes » nationales.