“Être un bon responsable, c’est faire les bons choix, et les faire accepter. On ne peut diriger sans l’adhésion des salariés“, tel est le credo exprimé par Nicolas Seydoux dans l’entretien accordé au magazine L’Entreprise (juillet août 2008). Avec plus de trente-cinq ans d’expérience managériale, le grand patron de Gaumont sait de quoi il parle. Mais comment obtenir cette adhésion ?
Une première réponse relève du bon sens : par l’établissement d’une vraie relation de confiance. Plus facile à dire qu’à faire !… Cette confiance, c’est le temps qui va la construire. Au départ, elle sera facilitée par la qualité de l’accueil du nouveau salarié et par l’information (et la formation) qui lui permettront de réussir ses premiers pas dans sa nouvelle entreprise. “On n’a jamais une deuxième occasion de faire une bonne première impression“.
« La dimension financière »
La confiance du collaborateur envers le chef d’entreprise sera proportionnelle au sentiment de reconnaissance qu’il percevra de la part de son “boss“. Cette reconnaissance a bien sûr une dimension financière, ce qui passe par un salaire adapté au marché. Cela peut se conforter par un contrat d’intéressement, dont le mode d’emploi reste toutefois délicat. À défaut, les primes d’objectifs (quantitatifs et qualitatifs) demeurent un bon moyen de dynamiser les salariés dans une démarche également profitable à l’entreprise. Mais l’argent ne fait pas tout. Les notaires qui ont engagé une DQN (démarche qualité notariale) savent que les mots d’encouragement et les félicitations proportionnelles à la qualité des résultats constituent les meilleurs moyens de mobiliser les collaborateurs de l’entreprise.
L’art de déléguer
Une autre façon d’exprimer sa confiance consiste à déléguer. Mais l’art est difficile. Déléguer ne consiste nullement à donner carte blanche. Au contraire, la procédure de contrôle de l’exécution des tâches déléguées doit être clairement définie au préalable, le patron ne devant jamais abandonner l’information qui lui est due (le fameux « reporting » des anglo-saxons). Cela suppose des règles de communication claires et dénuées d’ambiguïté. Tout le monde doit jouer le jeu, et le “boss” donner l’exemple. Bien sûr, nous avons tous connu dans notre trajectoire professionnelle des situations où notre confiance aura été trompée. Mais souvenons nous surtout de tous les cas où la confiance accordée nous aura été redonnée au centuple. La confiance ne peut exister que si elle est partagée. Chacun doit à un moment donné être convaincu que le pari mérite d’être tenté !