La déclaration du Président Sarkozy n’est pas passée inaperçue, au point d’alimenter de nombreux forums. Quand la Commission Attali fait couler beaucoup d’encre…

 

Selon un internaute anonyme, 5 grands « principes » gouvernent notre profession. « N° 1 : ne pas faire de bruit. N° 2 : ne pas faire de vagues. N° 3 : courber l’échine et attendre que le vent tourne. N° 4 : pratiquer le rond de jambe. N° 5 : invoquer Saint Pierre (ou un autre). » À la manière de La Bruyère, voilà un portrait qui prêterait à sourire s’il ne s’agissait d’une réaction aux récents propos du Président de la République et de la feuille de route donnée à la Commission Jacques Attali.

 

Sous le panonceau

L’orientation de la Commission Attali est tout entière ciblée dans l’intitulé de son titre : « Les freins de la croissance » ! Croissance à propos de laquelle le Président est prêt à aller chercher le 1 % manquant n’importe où, partout où il pense pouvoir le débusquer… Pourquoi pas sous le panonceau ? Entre autres… Ne doutons pas un instant de la capacité de ce « bulldozer » à réaliser ce qu’il croira utile au résultat visé. L’efficacité présumée est ici érigée en dogme mis au service exclusif du résultat souhaité. Et l’action suit, inévitable. Il ne saurait donc être question de se satisfaire de notre religion du « ni-ni » si bien stigmatisée par notre anonyme du web. Elle est, hélas, reflétée dans la dernière lettre que notre Président Reynis vient de nous adresser, via les présidents locaux. Le risque majeur devrait être clairement identifié, celui de nous voir imposer de l’extérieur une modification radicale de notre statut, irréversible. Face à cette menace, les ritournelles de salons sont contreproductives. Quant à la « pédagogie des solides arguments » ne participe-t-elle pas aux propos apaisants, mais démobilisateurs, lits de tous nos confortables renoncements ? Le statu quo à tout prix risque de devenir hors de prix.

 

L’inacceptable et l’essentiel

Notre réaction participe au bon sens qui devrait d’abord habiter l’agressé excipant de sa simple bonne foi. • Demander et obtenir d’être représenté aux discussions qu’on nous annonce brèves, mais « par branches », ce qui nous permet d’espérer un petit créneau d’expression. Le choix de notre porte-parole, évidemment crucial, devrait privilégier l’ouverture pour avoir une chance de peser sur les solutions déjà préparées. S’arc-bouter sur un discours convenu, extrait de l’argumentaire habituel, risque de n’être plus audible. • Identifier rapidement l’inacceptable pour pouvoir le refuser clairement. • Déterminer ce qui pourrait (ou devrait) être accepté, voire proposé. Tout vouloir garder revient à s’exposer à perdre l’essentiel, mais quel est-il ? Seule question dont la réponse ne dépend que de nous, mais qui, exprimée sur fondement de l’intérêt général, peut être accueillie et dite simplement mais fermement. Dans le bras de fer qui se joue aujourd’hui, un bon morceau de la couverture nous appartient. Il s’agit de l’identification de notre spécificité et de l’utilité qui pourrait être la nôtre. Encore faut-il que l’État en ait conscience !

 

Les plus anciens d’entre nous ont vécu de près la tourmente notariale des années 81-83 où l’essentiel était en jeu. Ils se souviennent sûrement du challenge tenu et gagné par le Président Louis Deteix qui a su se faire entendre et comprendre. Puisse son actuel successeur y parvenir aujourd’hui. C’est toute la grâce que nous lui souhaitons.