« Une hirondelle ne fait pas le printemps » dit un proverbe. Les clignotants laissent toutefois présager le retour des beaux jours et une reprise de l’activité. Tendance du marché à travers les résultats obtenus, courant février, auprès d’un panel de notaires répartis sur toute la France.

Tendance concernant l’activité

GraphNego
L’amélioration des perspectives (cf. flèche en pointillée du graphique) se poursuit pour les deux mois à venir. Ce n’est toutefois pas l’euphorie. A Onzain, dans le Loir-et-Cher, Mélanie Dorison traduit bien le climat général : « avec les beaux jours, les rendez-vous pour des avis de valeur se multiplient. Mais alors que les acquéreurs se font rares, difficile pour les vendeurs de prendre conscience de la baisse des prix ! ».

Tendance concernant les prix

Graphprix
La difficulté à trouver des acheteurs révèle un déséquilibre entre l’offre et la demande. En s’éloignant du cœur des villes, on observe de lentes et régulières décroissances des prix, de l’ordre de 4 % à 5 % par an. Ces baisses, peu perceptibles au niveau de l’année, s’accumulent pour dépasser les 15 % au bout de 3 ans. Le manque à gagner pour le vendeur, en tenant compte d’une inflation de l’ordre de 2 %, atteint alors aisément les 20 %. Difficile dans ces conditions de faire entendre raison à un particulier persuadé que « la pierre conserve le capital », d’autant qu’il se réfère souvent à un prix d’avant crise. Plus le bien est important et plus le réveil est douloureux. Seul point notable pour les logements, la tendance demeure stable à fin février pour les 2 mois à venir. En revanche, le nombre de correspondants pessimistes augmente pour les terrains.

Le conseil des notaires

GraphNotaire
• Pour les terrains constructibles, il y a toujours équilibre entre conseils à l’achat et conseils à la vente : 46 % pour les premiers et 47 % pour les seconds. Cela dénote :
– une forte incertitude sur l’évolution des prix puisque les avis sont partagés par moitié entre optimistes et pessimistes ;
– un marché peu liquide où quelle que soit l’évolution des cours, il vaut mieux acquérir les rares produits proposés à la vente.
• Pour les logements, 72 % des notaires prévoient une baisse des prix. En conséquence, il vaut toujours mieux vendre un bien en premier avant d’en acheter un autre.

Évolution de l’environnement économique
Afin d’améliorer leur compétitivité, le pacte de responsabilité, lancé par François Hollande, prévoit d’alléger de 30 milliards d’euros en 3 ans les charges sociales et fiscales payées par les entreprises. Elles devraient être en mesure de créer de nouveaux emplois chiffrés, par le président du MEDEF, à 1 million sur 5 ans. Le détail de ce plan devrait être présenté au lendemain des élections municipales. En attendant, le retournement de la courbe du chômage se fait toujours attendre. D’où une certaine morosité du climat des affaires et, par contrecoup, de celui du marché immobilier. Quant à la Bourse, elle semble tiraillée entre les menaces russes sur le gaz et la reprise américaine.

NDLR : cette tendance a été rédigée le 17 mars 2014.