Marianne, notre jeune notaire assistant, s’inquiète sérieusement pour l’avenir de notre profession. Sur le point de s’installer en cette période hostile, elle s’exprime en termes révolutionnaires. Pour la pérennité et la sécurité dans l’exercice de notre métier… aux armes !

 

Fusionnera, fusionnera pas… Je fulmine ! L’acte d’avocat est sur le point de trouver sa place dans notre pays de droit germano-latin comme ayant force probante, et s’intercalerait ainsi dans le domaine de la preuve entre l’acte sous seing privé et l’acte authentique. En guise de lot de consolation, un article serait notamment inséré dans le Code civil afin d’imposer l’authenticité pour la validité de tout acte relatif à l’immobilier. Mais ne perdons pas de vue qu’une loi peut être abrogée ! Ne serait-ce pas reculer pour mieux sauter ? Et quel nouvel assaut les avocats nous réserveront-ils ensuite ? Je tourne en rond… J’ai l’impression qu’au nom du « notarialement correct », nous devons avaler toutes ces couleuvres sans broncher, il faudrait que « rien ne dépasse ». Or, nous les jeunes, n’avons que peu de foi en l’avenir. Nous craignons de nous installer, nous sommes frileux. Où est la sérénité, dans nos plans de carrière ? Comment s’engager dans un crédit (très) important pour l’acquisition de parts ou d’office sans trembler face à l’avenir incertain ? La meilleure défense étant l’attaque, je suggère de passer à l’offensive et de signer… le serment du Jus de Pomme (à base de pommes de Corrèze, bien sûr) !

 

Bouger, agir, anticiper

Passionnés par la profession, jeunes ou moins jeunes, persuadés de l’utilité sociale de l’authenticité, désireux d’assurer le service public avec bonne conscience et tranquillité, exprimez-vous ! Si ce métier répond exactement aux valeurs que vous défendez, si vous êtes des « purs », alors ne vous laissez pas faire ! Et suivez le programme !

• Nous devons communiquer sur notre rôle (1) pour continuer à accomplir notre mission en toute quiétude et rester au service de nos concitoyens,

• Nous devons adhérer massivement à des mouvements volontaires afin de développer et d’échanger nos idées : il en ressortira toujours des réflexions constructives, même si elles peuvent paraître parfois révolutionnaires ! Toute motion de censure doit rester lettre morte. Des débuts de « soulèvements » courageux ont déjà vu le jour dans le Vaucluse.

• Nous devons parer les coups de nos adversaires en nous formant, y compris à leurs méthodes (plaidoirie, contradictoire, etc.). Savoir utiliser leurs armes est le meilleur moyen de les contrer. Et si « le pire » devait arriver, nous pourrions, à notre tour, concurrencer les avocats sur leur propre terrain : c’est de bonne guerre ! Guacamole !