Sur le calendrier qui rythme le temps notarial, le mois de mai marque une étape importante : c’est à l’occasion des assemblées tenues durant cette période que sont élus les « pilotes » des compagnies.

 

Avec trois mois d’avance, il nous a paru opportun de lancer une réflexion sur les modes opératoires qui régissent ces « élections », dont beaucoup regrettent qu’elles se résument souvent à des opérations de cooptation. Vous pourrez également découvrir, pages 12, 13 et 14, les résultats de l’enquête que nous avons menée sur le sujet.

Ces résultats, précédés des prises de position de nos rédacteurs, sont en soi parlants. Ce qui l’est moins, c’est le silence qui les accompagne. Nous avons été frappés du nombre de personnes ayant accepté de répondre, mais qui ont refusé d’être citées. Comment ne pas être interpellé ? Est-il normal que tant de personnes n’osent pas assumer leurs sentiments ou leurs convictions dans une profession libérale composée de gens supposés responsables ? Une seule explication : ils ont peur. Mais de quoi ? D’éventuelles représailles ? Sans nul doute. De leurs associés, de leurs confrères, de leurs instances ? Probablement. Cette peur, trop palpable, qui pourrait vite confiner à l’omerta, ne fait pas honneur à la profession.

C’est pourquoi nous croyons plus que jamais à l’utilité de la revue Notariat 2000, dont la moitié de nos lecteurs la considèrent comme une « bouffée d’oxygène » (voir les résultats de notre enquête page 37). Nous voulons demeurer des « semeurs d’idées », encore faut-il que subsiste le terreau de la liberté…