Darrois

Ouf de soulagement très perceptible à la lecture du communiqué des huissiers, heureux d’avoir échappé aux griffes du grand méchant loup ! Ils ont eu connaissance anticipée du rapport entier, tandis que le CSN, lui, a dû se contenter des « fuites ». Voilà pour l’anecdote ! Quant au fond, sans applaudir, on souffle. Certes, il y a bien cette histoire d’acte d’avocat pour lequel on attend les débats parlementaires pour le « combattre vigoureusement ». Mais pourquoi attendre ? Mystère ! C’est bien du loup dans la bergerie dont il s’agit. Il suffira de prévoir 24 ou 48 heures pour l’enregistrement gratis mais obligatoire, en lui donnant date certaine, automatiquement ! Le reste viendra, nous pouvons compter sur l’opiniâtreté de nos très chers voisins qui auront aussi, mine de rien, conquis l’authenticité. Certes, en catimini, mais seul le résultat compte. Après, il ne sera plus temps de ferrailler. La messe sera dite sans nous. Espérons que la réunion « au sommet », demandée par le syndicat et MJN, au CSN, boostera un plan offensif et immédiat. Le contre feu au parlement ne sera sans doute pas inutile, mais l’actualité est plus exigeante et pressante, semble-t-il ?

 

Budget

En ce temps de crise, il est question de se serrer la ceinture… Notre route a croisé l’autre jour celle d’un notaire membre d’un conseil régional d’une de nos grandes métropoles. Il disait, lui-même incrédule, que son président touchait 3 000 euros net par mois (frais de représentation en plus). Il comparait ce salaire à celui de son président de communauté de commune qui touche la même somme pour 30 000 habitants. Pourtant ajoutait-il, désabusé, « il n’y a pas photo entre les responsabilités et taches »… Allant plus loin dans sa découverte, il a demandé le budget de ce « conseil » dont il est bien entendu membre élu. « Non communicable » lui a-t-on répondu sans commentaire ! En est-il partout ainsi dans nos belles provinces ? Une enquête serait intéressante, à condition d’avoir des réponses… Mais ceci est une autre histoire (bien triste tout de même, non ?). Où est donc cette fameuse transparence dont chacun se pare en se gardant bien de la pratiquer pour soi ?

 

Hammamet II

Du 24 au 28 septembre, MJN organisera son 40e congrès à Hammamet. Ce lieu rappelle à quelques anciens du Mouvement un premier congrès qui s’est déroulé en novembre 1976, au même endroit. Il était présidé par Emile Delchambre. Le rapporteur général était Yves Salats et le commissaire Albert Décanter. Le sujet : le divorce (seul congrès JN à sujet juridique !). Mémoire en est surtout restée de l’exceptionnel « recrutement » de nombreuses « personnalités », parmi lesquelles nous ne citerons que Jacques Benhamou. Avec son sourire communicatif et son inséparable saxo, il déchaîna une ambiance mémorable. Nostalgie !

 

Guide rouge

Fêtant son 1er centenaire, le guide gastronome rappelle son histoire. Au début, l’idée était de rendre service à l’automobiliste des années 1900 en lui signalant les endroits où il pouvait réparer son véhicule, et se restaurer, sans plus. Le guide Michelin était gratuit. Vingt ans plus tard, André Michelin, son concepteur, propose de le rendre payant en le complétant de commentaires et autres étoiles. Dans la discussion des chefs, il enleva la décision par ces mots définitifs : « l’homme ne respecte que ce qu’il paie ». Gageons que cette vérité de 1920 l’est encore aujourd’hui (voire plus ?). Ne serait-ce pas aussi vrai pour les services et autres conseils rendus par les notaires gratuitement ? En temps de crise, cette largesse est-elle bien raisonnable ?

 

Grand braquet

En 7 étapes, Benoît Renaud, 1er Vice Président du CSN, passe le grand braquet dans son tour de France pour « dessiner le notariat de demain » et fonder une nouvelle légitimité. Le ton volontariste est donné pour passer du concept au concret, sans discuter du sexe des anges, ni de corporatisme ! Exemple : les collectivités locales. Pourquoi pas ? Le projet de mise en place promet une grande ouverture sur toutes les propositions récoltées dans la France régionale. Il retient deux grands chantiers par an. L’initiative est prometteuse. Mais pourquoi chercher un sujet, certes intéressant et utile, mais déjà investi par les cadres A de l’administration ? Ils sont formés tout exprès dés que la ville dépasse 10 000 habitants. Les petites communes prennent l’avis de leur proche notaire, sans le payer (« donnez-moi un conseil, Maître ») et, se font aider par l’agglo, le sous-préfet, etc. Enfin, si l’on veut traiter ce créneau avec quelques chances de succès (prise de marché), il sera nécessaire d’y mettre les moyens, de prendre du temps et de se consacrer à la formation. Alors pourquoi diable ne pas songer d’abord à consolider notre « pré carré » qui s’effrite sous les coups de boutoir des envies, jalousies et besoins ? A commencer par l’immobilier où notre fragilité impose la conquête des « marches », celles qui autrefois, protégeaient le centre, et que le Mouvement Jeune Notariat appelait le SIN Service Immobilier Notariat (le full service !…) Ne serait-ce pas plus accessible, plus efficace et plus réaliste ?