Musique
Certains aiment faire appel à la mythologie, en vue, sans doute, de nous faire succomber aux charmes de tel produit ou système. Il en est ainsi de Mnémosyne, muse qui doit nous rendre notre indépendance informatique. Mais, nous aurions tout aussi bien pu invoquer Euterpe, la muse de la musique. En effet, le « produit Mnémosyne » :
• a été annoncé à grand renfort de trompettes ;
• s’est constitué comme un tango, en faisant 1 pas en avant, 2 en arrière : achat d’un système de confection des actes “entièrement original”, totalement refait, notamment pour risque de plagiat des formules (était-ce bien compliqué de le vérifier avant ?), comptabilité vacillante et instable, elle aussi réécrite ;
• se poursuit en valse : celle des programmeurs et responsables de projet.
Espérons que cela ne se terminera pas en marche funèbre et, si tel est le cas, qu’il nous restera la possibilité de danser la samba pour invoquer, cette fois, on ne sait quelle divinité ( ?), afin qu’elle nous restitue les fonds engloutis dans l’opération.
Ligne K
L’un des problèmes majeurs de notre société est, sans doute, sa grande complexité. Qui en est responsable ? Est-ce inévitable ou faut-il y voir le fruit d’un enchaînement que personne ne maîtrise ? Prenons le cas de notre tableau de bord et de la ligne K. L’un de nos confrères se plaignait, dans Notariat 2000 d’avril (n° 474, page 20-21, « Dialogue avec moi-même », J.-P Gayot), d’avoir eu des soucis avec cette fameuse ligne K qui était débitrice sur son tableau de bord. Or la ligne K est une ligne Maginot que l’on peut effectivement franchir. Alors, à quoi sert-elle ? Faut-il se fier aux lignes C ou O (mais elles sont aussi inexactes, et doivent être interprétées) ? Est-il bien utile d’éditer chaque jour 4 pages d’un tableau de bord bourré de chiffres que personne ne comprend ? Ne pourrait-on faire plus simple et explicite : le fait qu’un inspecteur fasse une interprétation inexacte parle de lui-même… Mais qui pourrait oser toucher à notre fameux tableau de bord sécurisant ?
Crédit hypothécaire rechargeable
Nous avons parfois la mémoire courte en matière de « nouveautés ». Prenons le cas du “crédit hypothécaire rechargeable” : en échange de la remise en hypothèque de son bien au profit d’un organisme de crédit, on peut emprunter, rembourser, puis réemprunter. Voilà une grande nouveauté… Sauf qu’il y a quelques années, cela s’appelait une “ouverture de crédit” ! Cette technique était alors couramment pratiquée par le Crédit Foncier, et surtout, le Crédit Agricole. Pourquoi est-elle tombée en désuétude ? Ce système ne correspondait-il plus aux besoins des consommateurs qui, aujourd’hui, en sont à nouveau demandeurs ? À moins qu’on ne l’ait abandonné à cause de certaines réglementations protectrices du consommateur (offre de prêt individualisée, délai de rétractation, durée de l’hypothèque limitée à la durée du prêt + 2ans) ? À trop vouloir bien faire, on finit parfois par générer de nouveaux problèmes…
Simplifions !
Peut-être avez-vous vu dans certains journaux, en pleine page (c’est aux frais du contribuable), un article du Ministère de l’Agriculture, intitulé « Simplifions ! » et demandant aux agriculteurs de faire part, par le biais d’un formulaire, de leurs idées en matière de simplifications. Cet article précisait qu’en retournant le formulaire, les agriculteurs bénéficieraient de plus de temps pour gérer leur exploitation… Un site (www.simplifions.agriculture.gouv.fr) est également consacré à ce vaste projet de simplification. Faut-il en rire ou en pleurer ? Qui a institué les PAC, DPU et autres “paperasseries technocratiques” ? Est-ce un appel au secours ? Car des appels au secours, il en faudra bientôt d’autres ! Prenons le cas des revenus immobiliers. Ils peuvent être ordinaires, ou s’inscrire dans le cadre de la législation Malraux, Méhaignerie, Périssol, Besson ancien ou nouveau, de Robien I ou II, Borloo… Rappelons au passage que nous sommes passés du droit de bail et taxe additionnelle à la CRL et CACRDB, toutes deux ayant généré pas mal de cafouillages pour finalement être, l’une supprimée, et l’autre promise à suppression dès l’an prochain. Ajoutons que tout cela doit encore changer en 2007, avec la suppression ou la modification des abattements, et que chaque année, tout cela emporte modification et allongement sans fin des imprimés. Enfin, pour couronner le tout, on bénéficie de 2 imprimés différents (2044 ou 2072), suivant que l’on est un particulier ou une SCI avec en prime, des rubriques présentées et notées différemment. Plaignons nos technocrates, ils finiront bientôt par ne plus s’y retrouver eux-mêmes !
Égaux
Les notaires sont-ils tous égaux ? Si l’on en croit les médias et les statistiques, tous les notaires profitent, depuis quelques années, d’une embellie de leurs revenus, due à la flambée des prix de l’immobilier. Mais en est-il réellement ainsi pour tous ? Cette flambée profite-t-elle aux terres et bâtiments de ferme ? À nos confrères ruraux ? Ou quasi exclusivement aux notaires urbains et à ceux des zones littorales ? Nos statistiques sont-elles assez pointues pour faire la distinction ? À moins qu’on juge préférable de les taire ? À cela, s’ajoutent d’autres difficultés, passées sous silence. Prenons le cas d’une succession ou d’un partage, avec plusieurs centaines de parcelles : certaines sont remembrées, d’autres non, quelques-unes louées par bail à long terme ou verbal. Suivre la trace de chacune de ces parcelles, une à une, parmi des pages de fiches hypothécaires, représente une rémunération sans rapport avec le travail fourni. Et si l’on veut appliquer sérieusement et scrupuleusement toutes les réglementations sur les “droits à produire, jachères, primes, quotas” et autres inventions de ces dernières décennies, on arrive très vite à du mécénat. C’est même mission impossible ! Une vieille maxime prétendait pourtant “à travail égal, salaire égal”. Sommes-nous réellement égaux ?