Le printemps est arrivé, vive le printemps et les températures clémentes ! Mais il en va de la météo notariale comme du reste : attention à ne pas se découvrir trop vite !

 

La météorologie générale était un peu perturbée ces temps-ci. Mais que dire de la météo notariale ? Le zénith, en plein cœur des temps froids, un mois après le solstice d’hiver, en est le dernier exemple. Pourtant, ils nous ont fait chaud au cœur ces États Généraux ! On en avait besoin et ça nous a fait du bien d’entendre que nous sommes les plus forts, que l’Etat ne nous abandonnera pas, qu’on ne touchera pas à notre monopole et que nous sommes voués à un avenir radieux… au moins jusqu’en 2020. Mais Confrère, cela ne doit pas pour autant te faire oublier la maxime, pleine de bon sens, de nos anciens…

 

En avril, notaire, ne te découvre pas d’un fil !

Dans notre météo professionnelle, cela veut dire : attention, ne laisse rien perdre, ne te découvre pas si tu ne veux pas prendre froid pour le restant de ta carrière, en tomber malade, voire en mourir. Autrement dit, n’abandonne pas ton pré carré, il va refleurir (mais quand ?). N’abandonne pas l’acte authentique, le droit de la famille même si l’immobilier repart, n’abandonne pas tout ce que tu as si chèrement gagné. Ton cœur de métier est ici, en ce moment (ici et maintenant aurait-on dit en d’autres temps). Si tu prends le pas des chimères du seing privé, tu te perdras et tous tes clients avec toi. Si tu cours plusieurs lièvres à la fois, tu n’en attraperas aucun. Ne lâche pas la proie pour l’ombre. Souviens-toi de cette maxime et garde ton cap, sur le chemin du droit et de l’authenticité.

 

En mai, notaire, fais ce qu’il te plaît…

Il est vrai, confrère, qu’en suivant la voie tracée pour l’horizon 2020, ton avenir semble assuré. Mais attention à ne pas rester toute ta vie en avril ! Certes, la démarche qualité, l’amélioration de l’écoute, le management offrent des voies sereines. Certes, la synergie dans l’utilisation des compétences des confrères spécialistes, mais aussi la spécialisation en elle-même devraient apporter un souffle nouveau. Mais s’agit-il vraiment de nouveautés ? Le temps est venu de sortir de ton « hibernation ». Au diable le repli sur soi, cours, vole vers les nouveaux marchés ! L’acte d’avocat ? Même pas peur ! Tu as une longueur d’avance sur les avocats, les actes toi, tu sais faire et rien ne t’empêche d’occuper le marché de l’acte sous-seing privé ! Et si, par malheur, le vent mauvais se remet à souffler, tu pourras toujours te mettre à plaider ! Il t’en coûtera une robe. Et quoi d’autre ? Des grands jeux de manches, de l’éloquence, de l’intox, du bluff… Tu raconteras alors n’importe quoi pour alimenter ton argumentation, évoquant ici une règle de droit et là son contraire, le tout avec une mauvaise foi de la pire espèce, parée des vertus virginales de la sincérité …