Le bébé Mnémosyne est né sous de beaux auspices. Nombre de fées fort argentées (l’ADSN, la Sécurité nouvelle) se sont rassemblées autour de son berceau et l’ont richement doté. Non seulement en capital (5 millions d’euros), mais également en projet d’avenir : assurer la satisfaction informatique du notariat. Seulement voilà : dans tous les contes, une fée moins sympathique se glisse parmi ses consoeurs et joue le rôle de la sorcière de service.

 

Car Mnémosyne et ses dirigeants se trouvent empêtrés dans une sombre histoire de procédure pour cause de concurrence déloyale à l’initiative des anciens associés de Triops Numéric, société créée par Jean Michel WOUTERS (par ailleurs co-fondateur et Directeur Général de Mnémosyne). Triops Numéric, qui comptait pourtant parmi ses « bisness angels » un actionnaire aussi prestigieux que la Caisse des Dépôts, n’a malheureusement pas réussi sa trajectoire économique, ce qui l’a conduit à cesser son activité. Et voilà que le 28 septembre dernier, le tribunal de commerce de Paris a rendu son jugement dans la procédure citée plus haut. Cette décision, assortie de l’exécution provisoire, est extrêmement sévère pour M. WOUTERS, condamné à de lourdes pénalités et obligé de cesser ses fonctions de direction au sein de Mnémosyne. La société Mnémosyne court-elle encore le risque de démêlés judiciaires pour cause de concurrence déloyale ? En se donnant pour objectif de suppléer les « insuffisances » des SSII avec lesquels le notariat travaille depuis de longues années, elle pose le postulat que les dites sociétés n’offrent pas un service d’une qualité adaptée aux attentes de ses clients, ce qui reste sans doute à démontrer. Mnémosyne prend aussi le pari de réussir tout de suite à atteindre ce fameux niveau d’excellence attendu par le notariat. Après tout pourquoi pas, si la réussite repose sur les seuls talents de l’entreprise ? Mais si cela devait découler d’avantages préférentiels accordés par les décisionnaires de la profession, il y a fort à parier que les autorités de surveillance des pratiques concurrentielles auraient leur mot à dire sur le sujet.