Après 7 ans d’études, des heures de révisions, des moments intenses de stress lors des résultats et un souci constant de se tenir informée de l’actualité législative et jurisprudentielle, Marianne occupe aujourd’hui un poste de notaire assistant. Son travail n’est pas forcément celui qu’elle attendait. Il ressemble plus à celui d’une secrétaire améliorée qu’à celui d’un juriste de haut niveau. Morceaux choisis.

 

• Ah tiens, un nouveau dossier de vente de lots de copropriété… D’ores et déjà, je grimace car je sais qu’au bout de seulement quatre fax et trois relances téléphoniques, j’obtiendrai mon « état daté » dix minutes avant le rendez-vous. Très pratique, pour finaliser le décompte vendeur quelques jours avant le rendez-vous, histoire de désamorcer un problème de charges indues…

 

• Ah tiens, un nouveau dossier de vente d’un appartement achevé il y a 2 ans… Mon cœur bat la chamade et devine déjà que je vais devoir me battre auprès de la compagnie d’assurance et du promoteur pour réclamer la copie de l’assurance dommages-ouvrage et celle de la quittance des primes. Parfois, il m’arrivera même d’entendre : « Nous ne délivrons pas ce genre de renseignements aux notaires ! ».

 

• Ah tiens, un nouveau dossier de vente d’un bien, lequel bien a été affecté hypothécairement au profit d’un établissement prêteur… Je ressens une douleur intense au niveau des épaules. En effet, j’ai compris que j’allais devoir harceler la banque, à grands coups de tampon rouge « URGENT », pour pouvoir enfin préparer le chèque du vendeur…

 

Mais que devient notre profession ? Nous devons nous battre sans arrêt pour obtenir des informations sur nos dossiers, nous passons notre temps à envoyer courrier, mail, fax. Avons-nous été formés pour ça ? N’est-ce pas un formidable gâchis ? N’avons-nous pas mieux à faire ? Nous serions certainement plus utiles à consacrer notre temps à conseiller nos clients et à leur rédiger des actes sur mesure…