On lui connaissait de multiples talents : un tempérament entier qui n’est pas pour nous déplaire, une parfaite connaissance de la profession (c’est un ancien notaire), un professionnalisme sans faille, mis au service de Lexis-Nexis dont il dirige l’activité notaires depuis 2004.

À Loutraki, Nicolas Nicolaïdes a posé, l’espace d’une soirée, sa casquette « Lexis-Nexis », pour inviter les congressistes à porter un certain regard sur son pays d’origine (il est le cousin de Mgr Christodoulos Ier, archevêque d’Athènes…).

Décalée et intelligente à souhaits, son intervention a ainsi pu tordre le coup à quelques lieux communs (le sirtaki est un produit marketing créé à l’occasion d’un film, la lettre bêta n’existe pas dans l’alphabet grec, etc.).

À l’issue de sa présentation, Notariat 2000 a eu envie de pousser le bouchon un peu plus loin et a interviewé l’ancien notaire…

 

Notariat 2000 : Quel regard portez-vous sur le notariat aujourd’hui ?

Nicolas Nicolaïdes : La profession a changé ; on note une volonté très forte de la part de ses membres de se moderniser, insufflée par les instances professionnelles, mais visant aussi à répondre aux attentes du client. Le notaire est descendu de son piédestal, c’est un juriste de proximité dont le rôle social s’est accru ces dernières années. C’est une impulsion positive, probablement née en réaction à la menace européenne. L’Europe est attentive au rôle que peuvent jouer les notaires. Ces derniers l’ont compris et ont montré qu’ils ont une forte capacité à s’intégrer dans l’Europe du XXIe siècle. Le congrès européen qui a eu lieu en 2005 à Rome et le tout récent colloque euro-méditerranéen sont autant d’éléments qui attestent de cette envie d’aller de l’avant et qui tendent à harmoniser le rôle du notaire au sein des différents pays, tout en préservant ses « spécificités » nationales.

 

Notariat 2000 : Dans notre dernier numéro (N2000 n°478, page 23), le Président Laurent Dejoie justifie la création de Mnémosyne par une volonté de conserver l’indépendance du notariat français en ne faisant pas rentrer de capitaux anglo-saxons. Il note qu’ils sont « de plus en plus présents dans le monde juridique français ». Or, Lexis-Nexis n’échappe pas à cette règle. Que vous inspire cette prise de position ?

Nicolas Nicolaïdes : Nous ne nous sentons pas concernés. Lexis-Nexis est une division du groupe anglo-néerlandais Reed Elsevier, nos capitaux sont donc européens, ce qui nous place, aux côtés du notariat, au cœur de la problématique européenne. En France, Lexis-Nexis est un acteur majeur dans les services d’information professionnelle. Notre entreprise s’appuie sur son expertise éditoriale centenaire, sur sa richesse documentaire et sur sa technologie de pointe pour apporter au monde du droit et plus particulièrement au notariat avec lequel nous entretenons un véritable partenariat, une vaste gamme de produits et de services. Je pense à JurisClasseur, conçu dès l’origine pour les notaires, et à sa revue La Semaine Juridique ou bien encore la Revue Fiscale Notariale, mais aussi à Litec, avec sa gammes de codes et d’ouvrages, spécialisé dans la documentation juridique pratique, aux Bottins, aux logiciels d’Infolib, aux services en ligne de Lexis-Nexis… Au sein de notre équipe, nous avons un conseil scientifique prestigieux composé des Professeurs Jacques Béguin (Panthéon Sorbonne, Paris I), Pierre Catala (Panthéon Assas, Paris II), du doyen Patrick Maistre du Chambon (Grenoble), du doyen Philippe Simler (Strasbourg) et de François Terré (Panthéon Assas, Paris II). Ils sont les garants de notre ligne éditoriale et sont très attachés à la tradition juridique française. Tous ces éléments témoignent de la volonté du Groupe de promouvoir le notariat au sein de l’Europe, voire dans le Monde entier…