J’ai fait un rêve…

J’étais notaire-fonctionnaire, comme tous mes collègues, mes anciens confrères.

 

Ma carrière avait débuté dans une étude de 4e catégorie dans la Creuse, avant de se poursuivre dans une de 3e catégorie dans une préfecture de Rhône Alpes. J’ambitionnais une mutation dans une étude de 2e catégorie dans une ville de plus de 200 000 habitants, n’osant viser la première catégorie à Paris. J’ouvrais mon étude de 9 h 30 à 12 h 00 et de 14 h 00 à 17 h 30. Grâce à mes clercs fonctionnaires, je faisais le nombre d’actes déterminé par le plan régional. L’importance des dossiers comptait peu pour moi, ma rémunération étant égale à mon avancement dans ma catégorie. Les litiges avec les clients étaient étouffés par la pesanteur de la procédure contre l’État après saisine du médiateur notarial. Je profitais, bien entendu, de RTT, de 9 semaines de congés annuels, d’un logement de fonction, de primes en tous genres, sans compter d’une garantie de l’emploi. Je pensais profiter d’une retraite très confortable à l’âge de 60 ans lorsque j’appris que le gouvernement avait décidé de la repousser à 62 ans. Je m’apprêtais donc à faire grève…

Et je me suis réveillé.