Il y a 7 ans, Jean-Marie Celer titrait ainsi l’édito du numéro 480 de Notariat 2000 ! Ce titre, toujours présent en ma mémoire, n’est-il pas encore aujourd’hui parfaitement d’actualité ?

En 1958, le rapport de MM. Armand et Rueff stigmatise l’immobilisme notarial, soulevant un tollé général dans le landernau de la profession.
En 2005, nouvel avertissement avec le rapport de Mario Monti qui fait frissonner le notariat, accusé de n’être pas capable de se mettre à l’heure européenne !
En 2007, à peine 2 ans plus tard, troisième avertissement avec la commission Attali.
Entre temps, on ne compte plus les articles de la presse nationale dénigrant  la profession, alors que les avocats s’escriment à grignoter ses parts de marché…
Tous ces « clignotants » ont-ils fait bouger le notariat ? Si l’on peut répondre un oui franc et massif, il n’y a pas de crainte pour son avenir. En revanche, si l’on considère qu’il continue à défendre son pré carré contre vents et marées, l’inquiétude peut être de mise.

Dans deux récentes communications « externes » (1), le président Jean Tarrade adopte une attitude constructive, en abordant le rôle de la concurrence, en rappelant le fait que les offices notariaux sont des entreprises ayant une obligation de résultat, et surtout en affirmant la vocation de  la profession à servir : « nos seules ambitions sont de servir ».
Bravo Monsieur le Président, pour cette conviction partagée que la défense aveugle de la profession ne saurait suffire en ces temps incertains. Prouver sa capacité de remise en question, sa faculté d’adaptation aux enjeux présents et futurs, voilà une posture pertinente.

Mais combien de notaires sont-ils prêts à faire leur examen de conscience ?

1. interview titré « La réglementation, les notaires contre-attaquent » publié le 18 mai 2014 sur la toile, et l’édito de présentation du Rapport annuel des notaires de France.