Quelle est la tendance du marché ? Arrêt sur image à travers cette nouvelle analyse issue d’une enquête réalisée pendant l’été auprès d’un panel de notaires.
Tendance concernant l’activité
Un sentiment d’impuissance semble s’être emparé d’un bon nombre de négociateurs. Après la vague des ventes de 2011 pour échapper à la nouvelle fiscalité des plus-values, les vendeurs s’arc-boutent sur leurs prix. De leur côté, les banques octroient difficilement des crédits. Quant aux acquéreurs, ils attendent une baisse qui tarde à venir. C’est notamment l’impression ressentie dans l’Aude, à l’étude de Mes J. et A. Roig. Il en résulte des prévisions d’activité toujours en déclin, en harmonie avec une croissance économique anémiée.
Tendance concernant les prix
Quel que soit le marché, les prévisions d’évolution des prix demeurent à la baisse. Au niveau des logements, cette tendance est ressentie par 73 % de nos correspondants. Cette proportion demeure stable depuis notre précédente enquête (1). « Décisions d’achat difficiles, sauf si prix vraiment négociés à la baisse, de 5 à 10 %. Les vendeurs ne veulent pas admettre de devoir baisser le prix, sauf par obligation », précise Me S. Willaume à Reims. Il confirme ainsi que cette évolution à la baisse est un facteur de blocage du marché. Les vendeurs devraient pourtant davantage assouplir leur position pour ne pas craindre de perdre plus.
Le conseil des notaires
Lors de notre dernière enquête, l’espoir d’une reprise momentanée du marché avait conduit certains notaires de notre panel à revoir leur position baissière, notamment dans les régions du Sud et du Nord-Ouest. Il semble que ces perspectives s’amenuisent. Les conseils à la vente se généralisent de nouveau, les trois-quarts de nos correspondants en affichant la préférence. Cette tendance se retrouve aussi au niveau des terrains. La proportion des vendeurs passant de 53 % à 60 % alors que celle des acheteurs se réduit à 29 % (elle était à 33 %).
Évolution de l’environnement économique
La croissance est au cœur de tous les débats. Elle devrait permettre à l’Europe de sortir de l’ornière. Pour la France, alors que la plupart des économistes craignaient qu’elle ne dépasse pas 0,5 %, la Banque de France vient d’évaluer un taux de croissance du PIB proche de 1 %. En effet, grâce à un taux d’épargne particulièrement élevé, la consommation devrait pouvoir rester à un niveau suffisant pour que l’activité globale demeure nettement positive.
NDLR : cette tendance a été rédigée le 24 septembre 2012.
1. Cf. Notariat 2000 n° 530, p. 28/29. L’enquête, rédigée fin mai, était issue de résultats obtenus fin avril auprès d’un panel de notaires.