Toujours pas de pistes de travail pour Marianne, notre jeune diplômée notaire, qui, malgré ses recherches assidues, ne reçoit que des réponses négatives. Elle nous expose son ressenti et nous livre ses solutions pour mieux rebondir en cette période de crise (1)…
Allons-nous vers une ère d’égoïsme ? J’ai répondu à toutes les annonces des revues professionnelles spécialisées, y compris à celles figurant sur le site de Pôle Emploi. Sans aucun succès ! “Notre effectif est au complet” me dit-on. En fait, les patrons recherchent des techniciens, et non des diplômés notaires comme moi. Nous sommes “trop chers”. Qu’allons-nous devenir ? Comment vont faire les étudiants en DSN ou au CFPN, en panne de stage, pour valider leurs 2 ans de pratique et, par là même, leur diplôme, à une époque où l’on veut paradoxalement augmenter le nombre de notaires ? Comment ces jeunes vont-ils garder leur motivation ? Certaines études vont-elles refuser d’embaucher, voire licencier ? Elles laisseront alors sur le bord de la route les jeunes et la main d’œuvre qu’elles ont su “presser comme des citrons” lors de l’hégémonie immobilière. Il est normal que les petits offices qui luttent pour rester solvables, négocient des passages à temps partiel ou des congés individuels de formation (2) pour préserver leur équipe. En revanche, d’autres plus importants, n’hésitent pas à se séparer de leur personnel pour conserver un niveau élevé de revenus. En ces temps difficiles, les membres de cette grande famille qu’est le notariat ne doivent-ils pas être tous solidaires ?
Champ d’investigation
Pour ma part, après avoir appris que je passais au RMI, j’ai dû faire fonctionner mon imagination pour rebondir très rapidement et élargir mon champ d’investigation. J‘ai ainsi décroché un rendez-vous dans un cabinet d’avocats spécialisé en droit des affaires et en droit fiscal, j’en ai obtenu un autre chez des experts comptables qui cherchent une assistante juridique (en période de crise, point d’orgueil…). J’envisage également d’envoyer un CV aux banques ! Tiens, tiens, ne sommes-nous pas en train de parler un peu d’interprofessionnalité ? Enfin, le moment est peut-être venu de se tourner vers l’international. J‘ai toujours rêvé de faire une partie de mon stage de 2 ans chez un notaire étranger (3), mais je n’ai pas pris cette initiative. Pourquoi ne pas me lancer ? Ne dit-on pas que les voyages forment la jeunesse… ?
1. Cf Enquête parue dans le numéro 498, “crise, comment rebondir ?” 2. Cf le recensement des préconisations du CSN pour faire face à la crise du 26 janvier 2009. 3 : Il est en effet possible d’effectuer 6 mois maximum de son stage à l’étranger, ou dans un cabinet d’avocats, ou dans une banque…