Qui ne se souvient des méfaits des nationalisations et, par exemple, du scandale du Crédit Lyonnais ? Nous avons digéré tous les scandales de l’irresponsabilité et un jour, à l’occasion des élections présidentielles, on nous a dit que les Français avaient compris et qu’ils étaient prêts pour le changement. À peine avait-on envisagé de confier notre sort aux sirènes du libéralisme, que déjà deux évènements sont venus bouleverser le monde politique et économique…

 

On est presque surpris d’entendre sur BFM, le média le plus libéral de tous et voué presque exclusivement à l’économie, « qu’il faudrait un retour de l’État… ». La nouvelle est d’importance. Et tout ça pourquoi ? Parce qu’aux États-Unis, les « subprimes » créent la panique sur les bourses mondiales et que la responsabilité en incombe totalement aux banques, emblèmes de la liberté et du libéralisme. Parce qu’en France, la Société Générale prétend qu’un seul homme est responsable d’une perte de cinq milliards d’euros. Ce que personne ne croit, même si ladite banque l’affirme. La Banque de France rassure, les hommes politiques déplorent, mais soutiennent. Le responsable, comble de l’ironie, est un jeune cadre. De qui se moque-t-on ? Il n’aurait pas effectué les détournements pour s’enrichir personnellement… Les États-Unis ont pour seul objectif, louable en soi, le plein emploi. Ils sont prêts à toutes les gymnastiques pour l’obtenir. En contrepartie, les conséquences sociales et économiques sont les aspects les plus voyants que nous critiquons.

 

Libéralisme pur

Nos gouvernants, depuis la révolution, ont une autre ambition dont le socle fédérateur a été : « Liberté, égalité, fraternité ». Ce concept a eu des interprétations diverses selon les gouvernants et nous payons à présent le prix de notre soi-disant modèle social et économique. Du même coup, il paraît évident que nos gouvernants seraient bien inspirés de réfléchir à deux fois  avant de démolir la maison du notariat, voire de l’ébranler. Confier le sceau au plus grand nombre, supprimer le tarif, fusionner les professions d’avocats et de notaires, c’est du libéralisme pur, mais ce serait une erreur calamiteuse sur laquelle il serait impossible de revenir, contrairement, par exemple, aux nationalisations qui ont été remplacées par les privatisations. Au moment du choix, dont Monsieur Attali – homme de grand savoir – à la demande du Président de la République, se veut l’orienteur, il importera de décider vite, efficacement, clairement, mais en évitant les deux voies et écueils précédemment énoncés.

 

La 3e voie

Pour moi, le choix est limpide. C’est la troisième voie. Le notariat doit demeurer l’officier public, représentant de l’État, tel qu’il a été imaginé par le Conseiller Real. Il doit être : • désigné avec soin, • rénové et renforcé dans son activité, • conservé dans sa fonction libérale afin d’offrir aux consommateurs, à l’État et au monde de l’entreprise, le juriste indépendant, efficace et compétent, le magistrat de l’ordre amiable juste, honnête, respecté, digne de la confiance que chacun recherche en ces temps incertains et troublés.