Quelle conjoncture pour la négo ?

La négo dans votre étude ? Un peu partout, les notaires interrogés constatent l’augmentation massive du nombre des agences immobilières. Certains, comme Edith Brillant (Orne), voient d’ailleurs dans la concurrence des agents immobiliers (ainsi que dans celle des particuliers) une explication au recul de la négociation dans leur étude. D’autres, comme ce notaire du Doubs, se plaignent de l’envolée des prix qui freine les candidats à l’acquisition, « ils ne peuvent plus acheter, les banques ne les suivent pas ». Toutefois, ici et là, on nous dit que les estimations vont bon train, y compris dans les études où l’on accuse une baisse des ventes. Enfin, bien que le nombre des ventes stagne, voire régresse, nombreux sont ceux qui, comme Jean-Paul Inizan (Côtes-d’Armor), constatent une progression de leur chiffre d’affaires, hausse des prix de l’immobilier oblige.

 

Dans votre étude, la négociation immobilière est

• En progrès : 42 % (50 % en 2003)

• En stagnation : 42 % (35 % en 2003)

• En régression : 16 % (15% en 2003)

 

Part en % de la négo dans le total des produits de l’étude

• inférieure à 10% : 36%

• entre 10 et 20% : 43 %

• supérieure à 20% : 21%

 

À noter La moitié des études interrogées pense que le chriffre d’affaires idéal devrait se situer entre 10 et 20%, un quart opte pour la tranche allant de 20 à 30% tandis que l’autre quart se répartit en deux groupes égaux, les uns prônant une part idéale inférieure à 10% et les autres supérieure au contraire à 30%.

 

Quel système de rémunération des négociateurs préconisez-vous ?

74% des notaires interrogés (contre 58% en 2003) estiment que la formule « fixe + intéressement sur le CA » est le système de rémunération le mieux adapté aux objectifs qu’ils poursuivent. Le quart restant préconise d’ajouter au fixe une commission aux ventes, une prime, ou encore d’opter pour un proportionnel progressif (comme c’est le cas de la SCP Ringot-Ters en Charente-Maritime). Enfin, certains, à l’instar de ce bordelais qui l’utilise dans son étude, préfèrent l’option « fixe + pourcentage lié au nombre de vente + pourcentage du chiffre d’affaires ». Sur le terrain, 77 % des notaires interrogés (contre 88% en 2003…) appliquent le système qu’ils prônent. Les 23 % qui ne joignent pas le geste à la parole argumentent souvent, comme Me Streiff (Nord), que « le négociateur est aussi clerc à l’étude et que tous les collaborateurs contribuent à la négociation ». Marielle Saussier (Indre) nous signale que « le négociateur est le conjoint du notaire », tandis qu’un de nos lecteurs nous explique que « la négociatrice est à mi-temps : son travail ne se limite pas à la négo ; elle est aussi la “public relation” de l’étude ».

 

  Êtes-vouspour la création d’une association des notaires négociateurs ?

=> Oui : 74 % En 2003, lorsque nous avions posé cette même question, vous étiez 72% à y être favorable. Trois ans plus tard, rien n’a bougé sous le soleil notarial et la tendance est sensiblement identique. Quelques sceptiques (26%) continuent à ne pas voir l’intérêt d’une telle association. C’est le cas de Me Bourgeois (Nord) qui nous dit que « c’est le rôle de l’INPI » et de son confrère du Cantal qui estime que cette association « ne ferait rien de plus que la Chambre ».

 

SES ATOUTS…

• Des moyens communs (fichiers notamment)

• Une solidarité renforcée : pas de concurrence inter-études, le moyen de favoriser la délégation de mandat.

• Une formation similaire pour tous les négociateurs

•Utilisez-vous un site Internet immobilier de groupe ? => OUI : 68% Internet, c’est parti ! 68% des notaires interrogés (contre 47% en 2003) utilisent aujourd’hui un site immobilier de groupe (groupement de négo, notaires.fr, immonot.com…) pour diffuser leurs annonces. « Ils apportent des affaires » nous dit-on.

Véritable leader, Immonot est cité dans 84% des cas (contre 55% en 2003), il est suivi par Notaires.fr (12 % contre 18% en 2003) et Nofimmo.com (4%). Une force de frappe comme le souligne la SCP Ciret, Mobuchon, Ciret Dumont (Marne). « L’union fait la force » renchérit, toujours à Reims, la SCP Bernet,Dagonet, Landes, Lambert et Guérin, qui en profite au passage pour dire combien « la lutte contre les agences est dure ». « Ce serait le 1er réseau immobilier de France » écrit Olivier Bernard dans l’Aude. Ce serait le moyen, poursuit Jean-Paul Inizan (Côtes-d’Armor), « de mettre des biens en vente à l’autre bout de la France et d’éviter que le client n’aille en agence » !

• Une meilleure communication : faire savoir que le notaire négocie, « plus de poids économique à l’égard de la presse » (Jean-Daniel Courtonne, Orne)

 

SES LIMITES

• La non-adhésion de toutes les études. « Les notaires de villes sont trop frileux à l’égard des agences, ils ont peur d’elles » constate un notaire de l’Orne.

• L’individualisme des notaires et, nous signale-t-on en Saône-et-Loire, le manque de clarté de certains dans leur comportement…

• La capacité de négociation des études membres de l’Association qui devrait être vérifiée nous dit-on dans les Côtes-d’Armor.

 

Utilisez-vous un logiciel de négo ?

=> OUI : 73% Forte progression dans ce domaine qui ne comptait que 59% d’utilisateurs en 2003. Aujourd’hui, 73% des notaires interrogés utilisent un logiciel de négo. C’est Transim qui se taille la part du lion (il est cité par 46% des notaires interrogés), tandis que Saganet, Abitavision, Juris Nego, Negonot, Loginota, sans oublier Ideal Info, Immo one et LNI se disputent le reste du gâteau…

 

Utilisez-vous le mandat de recherche ?

=> OUI : 20% Un peu moins d’un quart de notre panel utilise le mandat de recherche. Petit score, bien qu’en légère progression par rapport à 2003 (12% le pratiquaient). Les 80% de notre panel qui le boudent évoquent surtout le risque déontologique (40% contre 44% en 2003) : « Cela paraît peu compatible avec notre règlement » écrit Me Courtonne. Autre argument de poids, le manque de temps (32% de notre panel contre 28% en 2003) : « le reste de l’activité me mobilise à temps plein » écrit un notaire du Nord. Une méconnaissance du dispositif, un manque d’habitude, voire quelquefois un blocage de la part du client, sont autant de freins au mandat de recherche. Et puis, comme l’écrit un notaire du Cantal, « Le notariat aime bien négocier mais n’aime pas que cela se sache ».

 

Faites-vous partie d’un groupement ?

=> OUI : 28% Sale temps pour les groupements qui perdent du terrain si l’on en croit notre panel. En effet, 72% des notaires interrogés (contre 59% en 2003) ne font pas partie d’un groupement, par goût de l’individualisme (59%), faute de groupement en place (25%), parce que leur office est excentré par rapport aux autres ou tout simplement parce qu’ils n’en voient pas l’intérêt. Pour Me Bernard Philippe qui fait partie du GIE de négociation de Franche-Comté, le groupement est, au contraire, « une force de frappe ». Et son confrère de Charente-Maritime d’énoncer quelques-unes des vertus du groupement, à commencer par la mise en place, aux travers de réunions régulières, de méthodes de travail similaires et d’outils communs (site internet).

 

Les supports de communication ?

L’indice de satisfaction se maintient pour le gratuit notarial, même s’il accuse un léger recul par rapport à 2003 (57% de satisfaits contre 66% en 2003). Plus grave, si les revues nationales comptent 44% de notaires assez satisfaits (contre 57% en 2003), elles font aussi 56% d’insatisfaits. De même, la presse internationale compte davantage d’insatisfaits (80% contre 67% en 2003). En revanche, les sites internet maintiennent un bon taux de satisfaction et gagnent même un peu de terrain lorsqu’il s’agit de site immobilier de groupe. Ouf !

Supports de communication Satisfaisant Assez satisfaisant Pas satisfaisant

Gratuit notarial 57% 30% 13%

Revue nationale 0% 44% 56%

Presse quotidienne régionale 40% 47% 13%

Revue internationale 0% 20% 80%

Site Internet de l’étude 52% 24% 24%

Site immobilier de groupe 52% 24% 24%

 

Utilisez-vous un site Internet immobilier de groupe ?

=> OUI : 68% Internet, c’est parti ! 68% des notaires interrogés (contre 47% en 2003) utilisent aujourd’hui un site immobilier de groupe (groupement de négo, notaires.fr, immonot.com…) pour diffuser leurs annonces. « Ils apportent des affaires » nous dit-on.

Véritable leader, Immonot est cité dans 84% des cas (contre 55% en 2003), il est suivi par Notaires.fr (12 % contre 18% en 2003) et Nofimmo.com (4%).