Las des nouveaux penseurs, j’ai organisé, autour de mon guéridon, une table ronde de jurisconsultes et je leur ai demandé de participer à mes réflexions…

Moi : Monti, Bolkenstein, la Banque Mondiale, le rapport Attali, la Commission Darrois, et j’en passe, le notariat est dans les colimateurs. On dit que nous avons fait trop de bons résultats grâce à l’immobilier. Qu’en pensez-vous ?
Les jurisconsultes : Omnia nobis licent, sed non expediunt. (Bien des choses qui nous sont permises, ne sont pas profitables).
Moi : Pourquoi combattre l’idée d’un rapprochement Avocat / Notaire ?
Les jurisconsultes : Adversus periculum naturalis ratio permittit se defendere. (Face au danger, la ‘raison naturelle’ permet de se défendre).
Moi : Que pensez-vous des remarques de la commission Darrois à propos des notaires ?
Les jurisconsultes : Affirmanti incumbit probatio. (La preuve incombe à celui qui allègue.)
Moi : Pourquoi pensez-vous que les remarques des avocats ne sont pas crédibles ?
Les jurisconsultes : Aliquis non debet esse judex in propria causa. (Nul ne peut être juge dans sa propre cause)
Moi : Pensez-vous que le contrôle de la légalité des actes soit vraiment nécessaire ?
Les jurisconsultes : Caveant consules ne quid detrimenti res publica capiat. (Les consuls veillent à ce que la chose publique ne subisse aucun dommage )
Moi : Mais il y a tellement de Lois !
Les jurisconsultes : Plurimae leges pessima res publica. (Plus les lois sont nombreuses, pire est l’État)
Moi : Pourquoi ne pas créer un juriste unique au lieu de conserver des compétences spécifiques ?
Les jurisconsultes : Cuique suum reddere. (Il importe de rendre à chacun ce qui lui revient.)
Moi : Pourtant le Président Sarkozy a l’air convaincu ! Pourquoi cette obstination ?
Les jurisconsultes : Is fecit cui prodest. (Celui qui fait est celui qui profite.)
Moi : Vous exagérez !
Les jurisconsultes : Malitiis non est indulgendum. (Aucune indulgence envers la malice).
Moi : Mais on dit que certains avocats manquent de travail !
Les jurisconsultes : Salus populi, suprema lex est. (Le salut du peuple, voilà la loi suprême).
Moi : Alors les notaires doivent défendre leur mission de service public ?
Les jurisconsultes : Neminem laedit qui suo jure utitur. (Ne saurait blesser celui qui use de son droit.)
Moi : Devons-nous faire grève ?
Les jurisconsultes : Non omne quod licet honestum est. (Tout ce qui n’est pas interdit n’est pas pour autant convenable.)
Moi : Donnez-moi une idée !
Les jurisconsultes : Verba volant, scripta manent. (Les mots s’envolent, les écrits restent.).