Les participants au congrès de Montpellier pouvaient difficilement ne pas découvrir une plaquette « Paroles de notaires », diffusée à profusion sur les nombreux présentoirs répartis tout au long des couloirs menant aux stands des exposants. Belle plaquette à la gloire de l’ADSN, présentée de façon originale et talentueuse grâce aux témoignages laudatifs de nombreux notaires. Certes, il n’y a pas de mal à se faire du bien… Mais n’est-ce pas un peu décalé par rapport aux préoccupations des notaires de base  ?

La fabrication de cette plaquette a dû représenter un coût non négligeable. A propos de chiffres, notre dossier sur la création d’une Cour des comptes de la profession a permis de valider que de nombreux notaires s’étonnaient de ne disposer d’aucune information sur les comptes de l’ADSN. Au point que beaucoup commencent à craindre l’emprise de cette structure ayant tendance à devenir un « État dans l’État »…

 

Réapprendre à « compter les sous »

Dans les prochains mois, la situation économique du notariat va s’aggraver. Si l’on considère comme crédible l’hypothèse selon laquelle le nombre de ventes immobilières va diminuer d’environ 150 000 unités, on peut en déduire mathématiquement le montant des produits qui n’entreront pas dans l’escarcelle notariale. Sur l’hypothèse d’un honoraire moyen par vente de 2 000 €, ce sont 300 millions qui vont manquer à l’appel, à minima. Dans ce contexte, où déjà nombre de confrères commencent à se serrer la ceinture, le besoin de transparence et d’économie va devenir beaucoup plus fort. Il va falloir réapprendre à « compter les sous ». Et l’on ne pourra continuer à se contenter de belles paroles.

 

Quid des comptes de Min.not ?

Il y a deux ans, nous avions publié un article critique sur le portail et les comptes de Min.not (1). Ce qui nous avait valu une réaction virulente de Me Reynis alors en charge des destinées de la profession. Dans son courrier du 22 juin 2010, il nous annonçait que l’exploitation du site « immobilier.notaires » serait à l’équilibre à fin 2010. Ce qui, malheureusement, s’est avéré infondé : la société Min.not, gestionnaire du portail, a présenté sur l’exercice 2010 une perte de 716 000 €. Sauf à imaginer que ce sont les autres activités de Min.not qui auraient provoqué ces pertes… Pour l’exercice 2011, il nous est difficile de faire des commentaires. En effet, au moment de la rédaction du présent article, Min.not n’a toujours pas publié ses comptes. Ce qui semble contrevenir aux dispositions du Code de commerce en matière de publication de comptes.

1. Rapport dans Notariat 2000 n° 511 p. 10/11.