Nous sommes tous utilisateurs « passifs » d’Internet. Et si nous en devenions « acteurs » ?

Internet constitue un moyen de communication et d’information formidable et incontournable pour toutes les professions. C’est une toile mondiale, où chacun peut se promener librement. Il n’y a pas de noyau, ni de hiérarchie : tout s’imbrique. Tout le monde peut, assez facilement et même gratuitement, créer son site, le mettre en ligne, et diffuser à peu près ce qu’il veut. Que demander de plus ? Toutefois, l’organisation d’un site peut être qualifiée de « pyramidale » : l’internaute peut parcourir le site en tous sens, mais il le fait suivant un schéma décidé par le « webmestre », qui en a défini l’organisation. Certains sites sont plus « dynamiques » : l’information délivrée change, par exemple, en fonction de l’utilisateur. D’autres proposent des forums, ou même des blogs, carnets de bords en ligne. Mais c’est toujours le webmestre qui reste le « chef d’orchestre ». On peut se demander si une telle organisation correspond à tous les besoins…

 

Pertinence de l’information

Cette liberté quasi totale a une contrepartie : l’information n’est pas toujours pertinente, et souvent, pas ou plus à jour, car reposant sur les seules épaules du webmestre. Ce constat ne concerne pas que les amateurs : il n’est qu’à regarder certains sites professionnels, et non des moindres (par exemple notre Intranet, mais il n’est pas le seul) pour s’en convaincre. Il faut donc souvent faire le tri dans l’information, avant de pouvoir s’en servir, ce qui réduit considérablement l’intérêt d’Internet, et peut présenter un certain danger, notamment lorsqu’il s’agit de sites professionnels. Parallèlement, si créer un site représente un certain travail, le faire vivre et le maintenir à jour est une tâche encore plus importante, épuisante et ingrate.

 

Wiki ou le travail collaboratif

Il existe pourtant une autre technique, encore peu utilisée : le wiki. En quoi cela consiste-t-il ? C’est un travail collaboratif : chacun peut donc y participer et apporter sa pierre à l’édifice facilement, et sans aucune connaissance particulière, ni des langages pratiqués sur le web, même si on dispose de peu de temps (par exemple : wikipedia.com, geneawiki.com). Plutôt que des projets dispersés, avec les problèmes de maintenance que cela pose, pourquoi ne pas unir les efforts de chacun et participer à une œuvre commune ? Compléter, améliorer et tenir à jour un site ne repose plus alors sur le seul webmestre mais sur la communauté des internautes. Il n’y a plus diffusion de l’information sous forme pyramidale, mais partage de l’information et des connaissances. Voilà qui change considérablement les modes de pensée et de travail !

 

Et le notariat dans tout cela ?

Le notariat peut-il mettre en œuvre un ou plusieurs wikis, et cela peut-il présenter un intérêt ? Incontestablement oui. Nombre d’entre nous ont mis en ligne sur leur site des renseignements juridiques sous forme de question-réponse, soit par le biais de nos SSII, soit sous forme « maison », mais, dans tous les cas, avec une maintenance lourde. Outre une source d’erreurs ou d’oublis, c’est une perte de temps et d’énergie importante : quel intérêt d’être plusieurs à faire le même travail, alors qu’en se regroupant on pourrait faire bien mieux ? Un wiki commun réalisé par la profession trouverait tout son intérêt : il suffirait d’y faire un lien (sans oublier de participer à sa vie, en fonction de ses possibilités ou connaissances). D’autres wikis peuvent être mis sur pied : constitution d’un livre blanc (ou gris) sur nos formules d’actes, mise sur pied d’une bibliothèque de formules, etc. Les projets ne manquent pas… Un Wiki d’origine notariale existe déjà (la rubrique nouveautés, accessible depuis la page d’accueil du site www.sosnotaires.com, est réalisée selon cette technique). Formons le vœu en cette fin d’année que chacun y apporte sa pierre ! Peut-être que wikinot deviendra le premier d’une longue lignée et permettra à chacun d’entre nous de ne plus être un « notaire isolé »…