Autant j’avais la gueule de bois après le France-Irlande des matchs de poule, autant je suis rasséréné par le nouveau Waterloo de nos petits bleus face aux méchants blacks, samedi 17 octobre. Il fallait être complètement neu-neu pour croire que les miracles de Lourdes pouvaient se produire instantanément. J’avais d’ailleurs parié avec des potes un écart d’au moins 40 points entre les deux équipes ; y en a eu 49. Petites propositions désintéressées pour soigner les « bleus » qui, à ce stade, sont des « tuméfactions généreusement violacées ».

New Zealand's wing Nehe Milner-Skudder (3rd R) celerbates with teammates after scoring his team's second try during a quarter final match of the 2015 Rugby World Cup between New Zealand and France at the Millennium Stadium in Cardiff, south Wales, on October 17, 2015.  AFP PHOTO / GABRIEL BOUYS RESTRICTED TO EDITORIAL USE, NO USE IN LIVE MATCH TRACKING SERVICES, TO BE USED AS NON-SEQUENTIAL STILLS

  • Première proposition: repérer, capturer, et mettre au cachot, profond et secret, et longtemps, les cinq ou six cent mille sélectionneurs de l’équipe de France de rugby, qui sévissent sur le sol national.
  • Deuxième proposition : virer rapido les personnes nettement boursouflées qui détiennent les clés du camion de l’ovalie « françoyse » depuis trop longtemps (les clés du camion, et, « obviously », les cordons de la bourse).
  • Troisième proposition : dégonfler toutes les grosses têtes et se regarder dans la glace, puis comprendre que, depuis longtemps, on est, tous les français/françaises, petits, tous petits, nombreux, trop nombreux, grouillants et affairés à rien et à tout.
  • Quatrième proposition : dire aux petits gars en bleu « marrez-vous, prenez du plaisir, que du plaisir ; ne cherchez pas la gloire ni la victoire, ni la thune, ni la TV, ni les pubs !« 
  • Cinquième proposition : au moment où le sélectionneur malheureux de l’équipe de France de rugby va passer la main, d’abord le remercier et le féliciter. Il a fait ce qu’il a pu. On ne peut pas lui mettre sur le dos le passif, les errements, et les lubies des précédents dirigeants et entraîneurs.
  • Sixième proposition : recruter vite fait des petits jeunes costauds avec les dents qui rayent la pelouse, au fond de nos campagnes, les mettre ensemble, leur faire prendre des raclées pendant cinq ou six ans, et après, les voir gagner, quand ils seront durs, très durs, plus durs que ceux d’en face.

Finalement, c’est pas : « allez les bleus », mais « halez les bleus » (du verbe haler, qui veut dire tirer à soi, pour aider à avancer). Allez, quoi, tous les petits gars en bleu, un peu bleu clair et pâlichon ce matin, on vous aime !

Paul-Etienne Marcy