Petites pensées badines en ce long mois de janvier qui rime, pour beaucoup, avec les soldes. Votre serviteur se rend compte qu’il a régularisé hier une vente d’immeuble pour 80 000 euros de prix (waouh mais c’est énorme !) et un prêt dans le même acte, pour un peu plus de 100 000 euros, pour achat et travaux. Que se passe-t-il à l’arrivée des courses ?

1°) le Trésor Public empoche, grâce au notaire rentier et accapareur, entre la publicité foncière,  la T.V.A. due sur les émoluments du notaire et les honoraires de l’agence immobilière, 7 268 euros. Soit 9,5 % du prix. Et encore, le vendeur ne payait aucun impôt de plus-value ! Sinon, on pouvait aller allègrement jusqu’à 12 à 15 % de taxes sur une vente modeste comme celle-ci.

2°) l’agence immobilière empoche hors taxes 5 333 euros. Soit 6,5 % du prix. Mais c’est peut-être la rémunération de 1 à 2 ans de négociation ?!

3°) le tabellion se met dans la poche, pour 2 mois de travail en amont et 1 mois de travail en aval, non compris le temps passé à l’apurement du compte et l’envoi du titre, et pour sécuriser le droit de propriété pendant 30 ans et conserver l’original de l’acte pendant 75 ans, 2 407 euros hors taxes. Soit 3 % du prix. Quel scandale !

Morale de l’histoire

Si le notaire enfourne beaucoup de sous parce qu’il a la chance d’être dans un environnement économique où les affaires sont gargantuesques, c’est un voleur. Mais quand on le traite de truand, il doit la boucler et sourire niaisement, en pensant in petto : « pourvou qué ça douré ! ».

Si le notaire enfourne peu de « thune » parce qu’il a choisi d’être dans un environnement « convivial » et un peu plus campagnard que le précédent, c’est un crétin. Mais quand on le traite d’imbécile et d’arriéré rural, il doit aussi la boucler et continuer à trimer.

Le Trésor Public, lui, est là pour se gaver et punir si ça ne paye pas suffisamment (ou pas suffisamment vite). C’est un grand classique, bien sûr. Mais cherchez tout de même l’erreur…

Paul-Etienne Marcy