Les faizeux ont toujours existé. La preuve ?! Je vais vous parler d’un temps que les nommés depuis moins de 20 ans ne peuvent pas connaitre. REAL, en ce temps-là, n’existait même pas, et on n’imaginait pas, un jour, jouer aux cartes pour aider à la réflexion sur la place du client ou l’utilisation des nouvelles technologies !
Ah non, Madame, Monsieur, on pensait tout seul en ce temps-là, et on ne faisait pas que penser ! On agissait… Oh bien sûr, et comme aujourd’hui, seules les actions « officiellement validées » par le CSN avaient un vague espoir d’être connues et épaulées convenablement. Mais qu’à cela ne tienne, on n’avait pas besoin d’aide, on n’avait pas de « cotises », on avait des idées !
L’arrivée d’internet
Aujourd’hui, j’ai du mal à réaliser qu’il y a déjà plus de 20 ans, sur un coup de tête (et parce que j’avais vu que « Le Particulier », à l’époque très anti-notaire, allait gérer une « source » d’information juridique en ligne sur le réseau francophone que se proposait alors de lancer INFOGRAMMES), je me lançais tête baissée, moi le notaire isolé dans une aventure que certains qualifieraient de vaine ou de stupide. La profession tapotait encore fébrilement sur le MINITEL (même si la plupart des éléments de l’opération « MERCURE » 1984, à l’exception notable de DIANE, avaient déjà sombré dans l’oubli). Les ordinateurs individuels commençaient à peine à se connecter en réseau pour utiliser les premiers progiciels « intégrés ». Déjà, les plus observateurs réalisaient que quelque chose était sur le point de changer… De quoi était-il question ? Tout simplement de l’arrivée d’INTERNET en France. Et le CSN, déjà visionnaire et parfaitement efficace, montait en grand secret une opération pompeuse pour équiper les notaires…De lecteurs de CD-ROM !
Un jour, Infonie
Un entrefilet dans un magazine concernant le « multimédia » avait éveillé ma curiosité…Un appel à Villeurbanne avait excité la leur, et c’est ainsi que le créateur de jeux vidéo rencontra le notaire isolé. INFONIE devait être le tout premier réseau multimédia francophone en ligne (alors qu’à cette époque de pionniers, COMPUSERVE régnait sans partage et qu’America OnLine (AOL) balbutiait ses premières porteuses). Mieux que Francophone même : national ! Crypté, simple d’utilisation, il correspondait parfaitement aux besoins d’une profession telle que la nôtre… L’accord fut très vite trouvé, et le point d’achoppement également. Alors que mes interlocuteurs me proposaient de créer « Notaire en Ligne » sous mon propre nom, je dus leur expliquer qu’on ne peut communiquer pour la profession qu’à la stricte condition d’ « incarner » la profession. Je savais bien qu’il ne faudrait pas très longtemps à mes déjà nombreux « hostiles » (pas ennemis, je n’en ai aucun dans le notariat, ou du moins si vous pensez en être, sachez que ce n’est pas réciproque) pour me voler dans la plume ; il me fallait donc un espace pour faire prospérer ce projet. Le G.I.E. application notariale informatique me semblait apte à relever ce défi, mais son président refusa, car il était question de conseil en ligne, et que cet organisme se consacrait à l’assistance aux notaires face à la complexité des choix technologiques. Le Syndicat National des Notaires, lui, accepta, et c’est ainsi que le projet fut proposé aux congressistes réunis en octobre 1995 à POITIERS, et adopté… Il s’agissait de s’adresser à une frange de la population plus « progressiste » et qui nous connaissait fort peu…
La suite ?
Alors que le Président du SNN avait demandé – dans l’enthousiasme général consécutif à la présentation – si la source pouvait ouvrir « demain », il fallut quand même quelques mois avant que tout ne soit au point. Quelques mois que les « hostiles » surent mettre à profit pour détourner l’attention de ce projet qui aurait pu faire trembler l’establishment notarial sur ses certitudes. Mais même si l’impatience des débuts avait débouché sur une indifférence des administrateurs du SNN (lorsqu’il leur avait été dit que les réponses en ligne seraient quasi-bénévoles, ils avaient jugé utile de ne pas s’impliquer), le projet fut finalisé, et mis en ligne. Jeunes notaires, qui avez des idées ou des projets, imaginez-moi, traversant la France avec tout le matériel pour présenter au Congrès ce que je prenais pour l’innovation du siècle, que dis-je, une révolution technologique notariale ! (folle jeunesse !) Montage du matériel sur le stand du Syndicat, mise en place des PLV (non, pas lui, « publicités sur lieu de vente ») rodage d’un petit canevas de présentation… Fin prêt le dimanche matin pour révéler ce prodige aux nombreux congressistes… Le 11 mai 1995, la première réponse à un abonné INFONIE fut même rédigée, sur le stand, par la Présidente du Syndicat. Un succès complet, récompense d’une année d’efforts.
Et puis ?!
Eh bien…Rien. Ce Congrès fut l’occasion pour moi de rencontrer mes amis de notariat 2000, avec lesquels, entre deux conversations avec Jacques BINARD (jeune recrue de la Chambre Interdépartementale des Notaires de Paris qui devait ensuite créer l’Intranet de cette compagnie), nous tuions le temps, en jouant aux billes dans les allées… A l’exception notable d’un conjoint de notaire faisant « son marché », qui passait très régulièrement nous ponctionner un porte-clefs pensant que nous ne la reconnaissions pas, personne ne s’intéressa à ce que nous proposions. Bien sûr, comme à chaque Congrès, le staff du CSN effectua un tour des stands… A leur arrivée au stand du Syndicat, je repris espoir. EUX, ils allaient comprendre ! Et fébrilement je leur fis une démonstration… Je crois qu’ils l’ont parfaitement comprise, et même, si on y pense, appréciée à sa juste valeur… Quelques semaines plus tard, en effet, leur discours s’infléchit. On ne devait plus souscrire à l’opération CD-Rom pour le seul disque optique numérique, c’était la « porte ouverte » sur internet. FRANCE TELECOM venait à peine de lancer son offre WANADOO (2 mai 1996) dans laquelle le CSN s’engouffra avec les suites que vous connaissez. Le Syndicat demeura très poli à mon égard, mais plus jamais ne fit aucune référence à cette action que je portais, seul, en son nom…Dépendance financière oblige, on ne peut pas se brouiller si facilement avec son bailleur de fonds ! INFONIE, écrasée par la puissance d’inertie de France Télécom (mais aussi pour d’autres causes que je ne développerai pas ici) disparut pour ainsi dire en 2001 lors de son rachat par TISCALI. Jusqu’à cette date, la source « Notaires en Ligne » battant pavillon « UGNF-SNN » remplit fidèlement son office, répondant, en toute discrétion, à plusieurs milliers de questions en ligne. Et Le Particulier me direz-vous ? JAMAIS, il ne mit en place le service qui avait été annoncé…Dans les derniers temps d’INFONIE, mais durant quelques mois seulement, une source « Avocats en ligne » fut lancée…Sans succès.
La morale de cette histoire ?
Lorsqu’on vous dit que certains notaires « ne savent que critiquer « , et « n’ont jamais rien fait pour la profession « , prenez le temps d’enquêter un peu. Je vous parle de moi, parce que c’est le sujet que je connais le mieux, mais j’en ai croisé beaucoup d’autres, des enthousiastes, de vrais « faizeux « , et aucun, je dis bien aucun, n’est jamais devenu membre de ces instances qui seules « ont le droit » de créer pour nous… La plupart se sont découragés, ont rangé leurs idées et renoncé à se battre, mais s’ils m’entendent et se reconnaissent, qu’ils sachent que moi je ne les ai pas oubliés, et que leurs idées et leur enthousiasme, s’il en reste, pourraient encore, peut-être même plus que jamais, être très utiles ! Agir seul, ou dans le cadre d’une structure supposée libre mais qui est en fait dépendante financièrement de la hiérarchie notariale est le plus sûr moyen de voir une bonne idée « enterrée en première classe » et son auteur avec elle. Res-Iste n’est, ainsi, dépendante d’aucune structure…Et fera tout pour le rester. Si vous voulez « faire », nous sommes dans le même esprit que vous. Ensemble, nous serons beaucoup plus forts… Mais si vous préférez jouer aux cartes, en espérant en tirer gloire… Alors… JOKER !
Didier Mathy, notaire à Sagy (71)
20 mars 2001, je lançais parole-de-notaire. Office créé en juillet 1989, souffrant de la solitude et devant les potentialités d’Internet, après avoir adressé quelques 200 mails à des confrères « récupérés »dans un annuaire, je voyais ma première correspondante, Me Fabienne Abbou, elle-même à la tête d’un office créé, me rejoindre. (qu’elle en soit remercié).
A ce jour, sur près de 9 000 et quelques notaires, nous ne sommes qu’une 50aine inscrits et toujours vaillants (même si certains d’entre nous sont à la retraite).
Mais, j’y crois encore!!!
Qu’il me soit permis de remercier ici publiquement le fondateur de parole-de-notaire pour cette initiative dont j’ai profité parmi les 50 inscrits !
Et je m’empresserai de constater – avec regrets – que les « actifs » se retrouvent un peu partout : sur la « Boite de Dialogue » brièvement installée par le CSN (et supprimée à la suite de ce que vous pouvez toujours lire sur http://www.chez.com/sagynotaire/real) sur les divers forums que j’ai tenté de lancer au fil du temps (Not@irZ, FAN, NotariatDebout!!!, tous tombés dans l’oubli et quasiment passés inaperçus)
A croire que la grande majorité des notaires et collaborateurs n’ont tout simplement rien à dire, ou scandent le mantra de la secte Richnou pour ne pas entendre d’autre vérité que celle du grand Céhessenne et des Grands-Prêtres de l’unité…
L’annonce d’une possible réforme avait bien provoqué une vague d’enthousiasme créatif, mais l’enlisement a repris…Grand silence frisé, et sommeil des Chambres…
Alors ?!
Eh bien on continue, et je vous laisse cher fondateur-modérateur rappeler ici comment on peut s’inscrire sur la liste parole-de-notaire !
Eh bien, c’est trés simple. Il s’agit d’une démarche volontaire de l’impétrant.
C’est à dire qu’il doit adresser un message (très bref!!!) à l’adresse suivante [email protected]
Je (ainsi que mon co-modérateur) reçois un message de Yahoo et je (ou mon co-modérateur) valide l’inscription.
C’est tout