Est-ce pour mieux perdre le lecteur que le contenu des décrets est aussi complexe ? Quoi qu’il en soit, ce n’est pas ce qui doit le plus inquiéter l’observateur. Ce sont plutôt les interprétations que certains font d’une « partie » du texte (sortie de son contexte) et la diffusion, à chaud, de leurs analyses via les réseaux sociaux…

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La dernière mouture (« projet », pas décret !) des textes relatifs au tarif, diffusée erga omnes malgré une magnifique mention diagonale « Confidentiel Version transmise au Conseil Supérieur du Notariat » a généré des réactions très diverses, parfois épidermiques, toujours sensationnalistes.

De l’hymne national russe à des affirmations gratuites (dans le notariat, on aime bien le gratuit !) sur le fait que les revenus des notaires seraient plafonnés, on a tout vu et tout lu ! Avec l’impression parfois d’une mauvaise parodie des paroles de la chanson « Réguler » du duo VOLO.

Le texte, adapté à notre situation pourrait être le suivant :

« On nous a dit plein d’choses pendant la réforme tarifaire
On s’occupe de tout, nous « Supérieurs Confrères » !
Des commentateurs perdus dans leurs commentaires
Des experts en analyse du tout et de son contraire

Que ceux qui ne comprennent rien, expliquent à ceux qui pigent que dalle !
Et si ça manque de clarté, demande à ton Corsaire un fanal,
On aurait bien pu faire, pour l’équité, un tarif original,
Mais t’as pas compris notre objectif final :
On veut qu’tu gagnes que dalle !« 

Et pour rester dans les chansons, permettez-moi de vous rappeler le texte (prémonitoire ?) de « Dure de la feuille » de Georgius reprise en 1968 par les Charlots et consacrée à la descendante d’un notaire de Saint Malo (même si ce passage s’appliquait à son mari, pas à son géniteur !).

« Quand l’ père se fâche, ça le distingue
Il ouvre la bouche mais il n’en sort que du vent
Le muet engueulant les sourdingues
Ça donne quelque chose de marrant »

Une profession qui se tait d’une seule voix en espérant être entendue par un gouvernement qui ne l’écoute pas ou si peu… Comment ne pas faire le parallèle ? Une différence cependant, vous en conviendrez je pense, ça donne plutôt quelque chose de… navrant !

Didier Mathy