S’il y a une conclusion à tirer de ces deux dernière années, c’est que les émotions nous guident bien plus que les réflexions. Ce qui compte, ce n’est pas forcément d’avoir des compétences ou des connaissances particulières dans un domaine précis, c’est d’être là où il faut, d’être « populaire » et de s’affirmer « bienveillant », mais gare à ne pas franchir la « deadline » !
Jeunes gens, vous qui avez des idées et voulez prendre des initiatives, n’oubliez jamais que cette « qualité » n’en est pas une pour la plupart de vos aînés qui vous voient comme autant de concurrents…
Si vous voulez parvenir à vos fins, deux solutions s’offrent à vous :
- adopter l’attitude et le verbe de l’adversaire, vous fondre dans la masse, laisser croire que les idées que vous portez (et particulièrement celles qui pourraient déranger) viennent de quelqu’un d’autre qui pourra en payer les conséquences sans que cela nuise à votre propre image… Mais attention : à force de jouer un rôle, vous risquez de vous y trouver enfermé. Combien de brillants confrères ont espéré pouvoir faire évoluer les choses et sont devenus des caricatures de ce qu’ils espéraient transformer ?! J’ai toujours en mémoire cette phrase que Marc Orlianges, qui fut le Président du Syndicat National des Notaires, avait adressé à un notaire accédant alors aux plus hautes fonctions : « dans 2 ans, tu redeviendras enfin le charmant confrère que tu étais avant« .
- suivre sa route, sans prêter trop attention aux coups que vous recevez. Reprendre la progression aussitôt les blessures cicatrisées, en espérant que ce qui ne vous tue pas vous rende plus fort. A chaque étape, de nouvelles « marionnettes » se dresseront sur votre route. On vous dénigrera, espérant que tôt ou tard vous renoncerez. De bonnes âmes (vos premiers partisans en général) vous diront alors « Tu y crois encore ? » et vous douterez. Vous vous remettrez en question, vous regarderez le chemin parcouru et comprendrez que vous n’aurez plus le temps de retourner à votre point de départ si tant est que votre souhait soit là… Peut-être, alors, l’idée vous effleurera-t-elle de vous asseoir au pied d’un arbre. Et d’attendre la fin.
Cette idée est aujourd’hui la mienne, et j’ai bien l’intention de la mettre en application, mais ce n’est pas un renoncement. C’est un nouveau début ! Cet arbre nous le ferons grandir ensemble, et il sera un jour le point de repère unique au centre du chaos, il faudra du temps, de la patience. Mais rien de grand, ni de stable ne naît jamais de l’émotion si elle n’est pas suivie, à défaut d’être précédée, par la réflexion. Comme le dit un proverbe africain : « Qui a planté un arbre n’a pas vécu inutilement ».