Notre rédacteur Jean-Claude Bigot ([email protected]) a de saines lectures. Outre Notariat 2000, il lit la presse de toutes les chapelles et n’hésite pas à jeter des pavés dans toutes les mares, fussent-elles amies…
Collaborateurs
Nos collaborateurs, parmi lesquels nous trouverons nos successeurs, ont fait l’objet en 2013 de deux initiatives intéressantes. Tout d’abord, sur les 1 200 collaborateurs du notariat du Rhône, 1 150 ont accepté l’invitation du président Jean-Pierre Prohaska qui a instauré le 1er colloque en louant la totalité de La Tête d’Or en février 2013. Le 19 juin, 200 étudiants du notariat ont pu assister au dernier jour du congrès à Lyon, sur l’invitation du Mouvement Jeune Notariat, et pour la 5e année. L’indéniable succès de ces tentatives témoigne, à l’évidence, de l’attention portée par nos principaux collaborateurs, étudiants compris, aux enjeux et plus largement à tout ce qui touche notre profession commune. Leur faire partager nos préoccupations ne peut qu’améliorer l’ambiance et le travail de nos études et fidéliser nos assistants, sans compter les bonnes idées qu’ils sauraient nous apporter pour peu qu’on les invite. Saurons-nous mettre ce joli train en marche ?
Patrimoine
Le chiffre tend à s’installer sur le marché confortable de la « gestion de patrimoine ». 128 adhérents du plus important groupement d’experts comptables ont créé la filiale patrimoniale « France Défi » ! Ce GIE, présidé par Alain Cheval, poursuit une intense campagne de communication. Il consacre 2 % du CA autour du vocable rassurant « pacte entrepreneur » sur 3 ans… Observant ces diverses manœuvres enveloppantes, le notariat n’a pas fini de regretter l’abandon d’un secteur familial acquis, par démissions absurdes d’accès à l’assurance-vie nécessaire aux transmissions. D’autres les organiseront à leur bénéfice, à notre juste place, hélas.
Recherche
Le budget moyen « recherches » dans l’industrie est de 5 %, non pas du bénéfice net… mais du chiffre d’affaires ! Appliqué au chiffre notarial, on se prend à imaginer le résultat et son possible emploi !
Tournis
Vous souvient-il de cette comptine d’antan que nous chantions, enfants, en sautillant dans les sentiers de nos campagnes : « 3 pommes dans un panier », 2 pas en avant, 3 pas en arrière, 2 pas sur le côté, 3 pas de l’autre côté. « Et les pommes faisaient rouli-roula ». C’est très entraînant pour marcher ou trotter. Mais pour nous qui tentons de suivre ce rythme effréné, c’est épuisant. Cet été, la danse de saint Guy du fisc, sur les plus-values, a frisé la syncope. Enfants, nos grands-mères nous disaient en souriant : « Arrête de gigoter, tu me donnes le tournis ! ». Pitié M. le Législateur, un peu de répit svp !
Tutelles
Jamais en reste pour débusquer ou pérenniser de nouvelles activités, les avocats sont toujours à la manœuvre ! Il s’agit, cette fois, de rester ou de devenir « mandataire judiciaire à la protection des majeurs » (MJPM). Pour être « gérants de tutelle », ils doivent passer un certificat de compétence. Mais ils ne veulent pas en entendre parler, car ils s’estiment assez compétents sur leur seul titre d’avocat. Ainsi ont-ils créé le nouveau vocable flatteur « d’avocat-protecteur ». Pour préparer la modification légale, le nouvel article 6 de leur règlement offre à l’avocat la nomination judiciaire sans plus. Attendons le résultat de ce discret assaut.
Jamais deux… sans trois
Chez nous aussi, on pourra aussi dire « jamais 2 sans 3 » ! 2013 nous a gratifiés de 3 congrès (sans compter les 3 conventions négo de l’ADN) et d’un bon millier de pages à petits caractères ! Nous qui avons à peine le temps de relire nos actes ! En parcourant les rapports, on a un peu de mal à s’y retrouver… Fut un temps où les rôles semblaient pourtant fort bien distribués. Le congrès national étudiait avec une constante pertinence, le Syndicat contestait avec une grande constance et le Mouvement Jeune Notariat prospectait des sentiers inexplorés, souvent d’un accès difficile, mais néanmoins méritoires. Voilà que les rôles se brouillent :
– MJN étudie aussi. Serait-ce qu’il n’a plus rien à nous proposer de novateur ou veut-il copier l’illustre national ?
– le Syndicat fait dans un genre nouveau qui s’apparente à l’auberge espagnole, mais où le commensal ne mange que ce qu’il a apporté. On cherche en vain dans son menu le plus petit fil conducteur de cohérence ! Sympathique salade russe au demeurant, mais au fait de quoi diable a-t-il été question ? Pourtant, les sujets qui agitent notre Landerneau ne manquent pas.
– Heureusement, notre congrès national reste égal à lui-même, solide, brillant et rigoureux. Ouf, on a frôlé les jeux de rôle ! Une place pour chacun et chacun à sa place. L’adage conserve son bon sens.