Ah, les femmes ! Inépuisable et constant sujet de conversation… entre les hommes, encore majoritaires dans le notariat. Mais pour combien de temps ?
En 1948, une des premières femmes nommées était la jeune veuve d’un notaire auvergnat. Elle travaillait avec lui, à Riom, siège de Cour d’appel. Son décès en déportation avait ému la petite ville comportant alors 4 études ! L’accueil confraternel fut plus émotif que réel. Celui des clients satisfaisait une curiosité, due à la nouveauté de cette intrusion dans un domaine exclusivement masculin. J’ai croisé Me Marconnet peu avant sa retraite. Elle avait su s’imposer fortement, tant auprès des clients que du « milieu ». Elle passait même pour une « dame à poigne », « une maîtresse-femme » ne s’en laissant conter ni par les uns, ni par les autres.
Personne ne leur a fait de cadeau
Cet exemple illustre les efforts que la plupart des femmes notaires ont dû s’infliger pour réussir. Personne ne leur a fait de « cadeau ». Elles ne doivent leur place qu’à elle-même, comme tout un chacun, fut-ce un homme. Leur compétence est « au moins » égale à celle de leurs confrères et leur « savoir » n’a rien à envier à celui des messieurs. Pour « arriver », les femmes ont su mobiliser leur énergie. Elles sont généralement sorties en bon rang de nos universités et ont travaillé dur, dès leur stage, pour se ménager une « bonne » place au soleil notarial.
« Elles savent y faire naturellement ! »
Que dire de leur « savoir-faire » ? Là encore, elles « savent y faire » ! Avec les clients, une fois passée la première surprise de ces derniers, elles détectent d’instinct la vraie question, souvent plus ou moins volontairement occultée. Voilà une petite supériorité que seule l’expérience égalisera avec les hommes. Pour les structures, elles y tiennent leur place. Globalement, on peut affirmer que la femme notaire fait passer son métier presque toujours en priorité, à l’égal des hommes, et qu’elles y réussissent au moins aussi bien, avec un sens affirmé des responsabilités ! Leur efficacité est comparable à celle de leurs confrères, avec toutefois une petite nuance de modération, même si, au fond, elles ne cèdent jamais rien. Pour être notaire d’abord, elles n’en restent pas moins femmes, et c’est fort bien ainsi ! Encore un peu de temps et elles seront numériquement majoritaires. Les plus machos d’entre nous déplorent cette invasion qui abâtardirait notre masculin panonceau… La plupart estime simplement qu’un peu de charme dans cet univers aux egos ergotant ne peut qu’adoucir les relations. L’avenir dira si c’est « mieux » ou « moins bien »… À moins que ce ne soit égal ?