Appartenir ou pas à un réseau ! Telle est la question qui semble se poser à de nombreux notaires. Certains en attendent beaucoup, d’autres les redoutent. Et si le « réseau notaires » était le seul vrai réseau ?

 
Le plus emblématique des réseaux que compte notre belle profession est incontestablement le Groupe Monassier Patrimoine et Entreprise. Disons les choses comme elles sont, ce réseau fonctionne bien. La mécanique est parfaitement huilée et son centre de documentation est l’un des plus performant de la profession (comparativement, notre bon vieux Cridon fait pâle figure). De plus, le Groupe a toujours été en avance sur son temps. Bien avant toutes les procédures DQN, le management interne, la recherche de la performance et de la satisfaction optimale du client ont été au centre des préoccupations des membres de ce réseau. Enfin, la personnalité de Me Monassier, son fondateur, ne laisse pas indifférent. Il agace, énerve… Autant de signes qui sont révélateurs d’un mal typiquement français : celui qui consiste à préférer critiquer vivement ceux qui réussissent. Au-delà de la réussite éclatante du groupe, on peut se demander si sa philosophie n’est pas plus ambitieuse qu’il n’y paraît. Tissé progressivement, le réseau a préparé l’avenir, anticipé une fin du monopole en assurant à ses membres une solidarité et une cohérence. Pourquoi ne pas en faire de même au niveau du notariat tout entier ?

 

Simple et efficace

L’Assemblée de Liaison des Notaires de France a planché récemment, sous la conduite d’Eric Durand et de son rapporteur général Rémi Balland, sur les valeurs fondamentales du notariat. La piqûre de rappel était nécessaire, beaucoup de confrères ayant perdu de vue ce que doit être l’officier ministériel et sciant, avec ardeur, la branche sur laquelle ils sont confortablement assis. D’où une violente – et presque légitime – tentation européenne de libéraliser le système notarial français. Comment justifier le statut de monopole des notaires s’ils ne savent pas qui ils sont ? Appartenir au seul vrai réseau, celui des notaires, n’est-il pas finalement la solution ? • Le notariat impressionne quand il se réunit et qu’il expose son unité lors du Congrès national. • Il est crédible quand, à l’occasion des Universités Régionales du Notariat, il permet à tant de collaborateurs et d’employeurs de travailler ensemble. • Il est le lieu de la confraternité – la seule, la vraie, pas celle des salons et des « petits-fours champagne ». • Il est moderne, s’ouvre vers la jeunesse et se féminise (enfin !). • Il est fort quand il assume le rôle social qui est le sien. • Il est consulté par les Pouvoirs publics et considéré comme un véritable interlocuteur. • Il est meilleur quand les notaires sont fiers d’être notaires. Dès lors, la question des réseaux – spécialisés ou non – est secondaire. Plutot que de multiplier des groupements spécialisés, essayons déjà d’améliorer nos structures (qui existent et que nous payons !), augmentons le nombre de notaires et améliorons nos structures de renseignements juridiques. Le Cridon peut faire mieux ! L’avenir de la profession, c’est le notariat tout entier, si tous les notaires se décident à parler d’une seule voix…

 

NDLR : La rédaction salue cette sympathique utopie d’un réseau, très uni, de tous les notaires, mais estime que le notariat a tout à gagner à avoir des réseaux structurés du type de celui du Groupe Monassier Patrimoine et Entreprise. Et vous, qu’en pensez-vous ? Réagissez à ce papier et contribuez ainsi au débat !