« Il faut déplacer le curseur de notre communication »
La 62e session de l’Assemblée de Liaison aura lieu à Paris du 28 au 30 novembre 2011, avec en ligne de mire la communication dans le notariat. Sous la présidence de Bertrand Ryssen, l’équipe de rapporteurs* cherchera des moyens pour libérer la parole des notaires. Alain Gautron (Saint-Malo), rapporteur général, a bien voulu répondre à nos questions…
Notariat 2000 : Pourquoi avoir choisi de plancher sur la communication dans le notariat ?
Alain Gautron : L’Assemblée de liaison a pour vocation de traiter toutes les questions internes à la profession, la communication en fait partie. La question a d’ailleurs déjà été étudiée, en 1996*. Quinze ans plus tard, il nous a semblé intéressant de faire un nouvel arrêt sur image car le paysage a considérablement changé et c’est un sujet d’actualité sensible. Sans politique de communication, notre profession n’aurait sans doute pas survécu. Mais si tous les notaires s’accordent sur la nécessité de communiquer, leurs avis divergent souvent sur la manière. Certains privilégient le critère de discrétion, d’autres souhaitent plus de visibilité. D’où la nécessité d’en débattre et de réfléchir à des pistes nouvelles pour « mieux communiquer »…
Notariat 2000 : Quel constat faites-vous aujourd’hui ?
Alain Gautron : Notre réglementation restreint notre liberté de communiquer. Nous sommes trop dans l’interdit : le notaire ne peut s’exprimer qu’au nom du groupe. Il n’existe pas sur le plan médiatique. Cela tend à nous fragiliser auprès du grand public. Rares sont d’ailleurs nos concitoyens capables de citer un nom de notaire connu alors que tous connaissent au moins un avocat célèbre. Il est urgent de « libérer » la parole du notaire. Nous devons sortir de l’anonymat et déplacer « le curseur » de notre réglementation, sans pour autant perdre notre âme !
Notariat 2000 : Qu’allez-vous proposer pour « libérer la parole du notaire » ?
Alain Gautron : Que chacun puisse s’exprimer librement au niveau médiatique tout en respectant un « critère d’utilité » pour le public et la profession. C’est lui qui fait toute la différence entre la communication et la publicité personnelle. De même, nous aimerions qu’un confrère qui s’illustre brillamment, dans un domaine professionnel, voire extraprofessionnel (sport, culture, humanitaire…) puisse être mis en avant dans les médias sans que cela soit ressenti comme un acte anti-confraternel. Nous y gagnerions tous et cela contribuerait à sortir la profession de l’anonymat. Enfin, compte tenu des nombreuses attaques auxquelles la profession doit faire face, il nous semble important de créer un « commando » de super communicants, formés pour répondre aux journalistes et répartis au travers de cellules spécialisées : l’immobilier, la défense du statut et l’actualité notariale (pacs, succession…). Nul doute que nous en sortirions plus forts !
Notariat 2000 : La communication des instances sera-t-elle également sur la sellette ?
Alain Gautron : Oui, nous nous interrogerons notamment sur le statut des délégués à la communication. Leurs mandats sont d’une durée variable selon les compagnies et ils ne sont généralement pas formés. Ce sera également l’occasion de revenir sur le « buzz » de notre confrère Justin Conseil et, sur un plan plus technique, de nous demander si le notariat doit être présent sur les réseaux sociaux et s’il doit communiquer sur Smartphone. Enfin, nous mettrons l’accent sur les vecteurs prioritaires de la communication que sont les chiffres de l’immobilier et l’activité internationale.
Notariat 2000 : Qu’attendez-vous de cette session 2011 ?
Alain Gautron : Qu’elle contribue à faire évoluer les mentalités en matière de communication et que nos confrères viennent nombreux pour en débattre !
* L’équipe de rapporteurs est composée de Caroline Bodiguel (Bouaye, Loire Atlantique), Sylvie Paillard (Rennes) et Stéphane Adler (Paris). * Cette édition avait pour rapporteur général Pierre Volland (Annecy). Le thème était : « Pub-notaire : faut-il encore se taire ? ».