Etes-vous favorable à la pub perso ? NON : 76 %
La majorité de notre panel n’est pas favorable à la pub perso. Elle est jugée incompatible avec le statut du notaire et sa qualité d’officier de l’État. « Je suis officier public, pas commerçant » s’exclame Béatrice Resneau-Lambert (Loiret). « Cela va à l’encontre des principes généraux du notariat qui n’est pas une activité commerciale » explique Frédéric Carcelle (Aisne). Pour Sylvie Bomel-Beyer (Finistère), « une publicité personnelle efficace ne pourrait se faire que sur des critères financiers ». « La taille et donc les budgets de chaque office pénaliserait les petites structures » poursuit un notaire des Alpes-Maritimes. Son confrère de Savoie estime qu’autoriser la publicité personnelle « favoriserait les grosses études au détriment des structures plus modestes ». Même avis pour sa consoeur des Landes : « Cela ne ferait qu’accroître les différences entre les petites et les grosses études ». « Cela entraînerait une réelle concurrence » témoigne un notaire du Bas-Rhin. « Nous sommes tous du même rang avec les mêmes prérogatives. Nous ne pouvons pas vanter nos mérites plus que d’autres, nous ne pouvons pas nous faire concurrence, ce serait extrêmement malsain pour notre profession » explique Michel Vogelweith (Vosges). Faire sauter les verrous de la publicité serait le début de la fin du notariat car « tous les coups seraient alors peu à peu permis entre confrères ». Pierre-Alain Duclos (Essonne).
À noter Notre panel (91 %) trouve normal d’affecter un budget à la publicité immobilière. Dans 81 % des cas, c’est un pourcentage des honoraires de négo. Notre panel est plus mitigé lorsqu’il s’agit du budget de la communication externe : la moitié y est favorable, mais l’autre moitié s’y oppose farouchement…
Qualité : communiquer sur sa certif’ relève-t-il de la pub ? NON : 64 %
Pour 64 % de notre panel, communiquer sur sa certif’ ne relève pas de la publicité personnelle. En 2006, ils étaient… 80 % ! « Cela permet au client de mesurer un effort de rigueur » témoigne P. Faurie (Landes). « C’est une information relevant d’un effort d’amélioration du service » nous dit son confrère du Loiret. En revanche, beaucoup nous rappellent, à l’instar de Régis Legrand (Haute-Saône) que « le logo doit figurer en petit sur les documents de l’étude ». À défaut, la ligne jaune peut être franchie… Enfin, certains en profitent pour dire que « sans certification, on peut faire du travail de qualité ». Pour quelques-uns, faire état de sa certification qualité nuit à « l’unicité » de la profession et « dévalorise les offices qui n’ont pu suivre une démarche qualité ».
Spécialisation : est-il normal de pouvoir en faire état ? OUI : 92 %
Pas d’opposition majeure pour notre panel en ce qui concerne la spécialisation… à condition, nous dit-on, de faire uniquement état des mentions liées à la profession de notaire. « La seule limite est que le diplôme ait été effectivement délivré ». Sur le plan pratique, Véronique Lemoine-Brault (Loiret) préconise de faire état de ses mentions de spécialisation sur le papier à entête de l’étude. Quelques-uns, toutefois, s’opposent à ce qu’on puisse faire état des spécialisations. « Il faut que le notaire reste un généraliste du droit aux yeux du public » argumente un notaire du Finistère.
Internet : créer et utiliser un site, c’est de la pub ? NON : 63 %
Mettre en place un site personnel pour l’étude n’est pas un acte de publicité personnelle pour 63 % de notre panel (contre 70 % en 2006). Il y a une démarche volontaire de la part de l’internaute pour se connecter, nous dit-on ici et là. Le site doit toutefois avoir un caractère informatif et ne pas « vanter l’étude ». « S’il s’agit de se démarquer des autres notaires, c’est de la pub perso » estime Me Carcelle.
Installation : un notaire qui s’installe devrait-il pouvoir mener diverses actions pour se faire connaître ? NON : 54 %
La majorité trouve l’existant suffisant. Pour d’autres, comme Me Vogelweith, un article dans le journal local permettrait d’aider le nouveau confrère à mettre le pied à l’étrier. Un avis partagé par ce jeune créateur d’étude d’Ille-et-Vilaine. « Les premiers mois sont difficiles, témoigne-t-il. Il faudrait donner la possibilité aux créateurs de faire paraître un article dans la presse pour informer de l’ouverture de l’office ». Selon lui, les autorisations pour communiquer sont délivrées d’une façon peu homogène et se font parfois au détriment des plus faibles. « J’ai demandé à ma chambre de tutelle, l’autorisation de faire paraître, dans le bulletin municipal de ma commune, un article détaillant l’ouverture de l’office. Cela m’a été refusé. En revanche, un de mes confrères créateurs a été mis en avant dans le cadre d’un article promouvant sa commune (avec l’accord de sa chambre). J’ai du mal à voir en quoi on ne pourrait pas faire la promotion de ma commune en la laissant communiquer sur le fait que, désormais, elle dispose d’une étude sur son territoire… ».
Faut-il assouplir la déontologie ? NON : 71 %
Pas question d’assouplir la déontologie pour 71 % de notre panel… ou gare les « dérives mercantiles » ! Le statut, mais aussi l’égalité entre les « grosses » et « petites » études sont systématiquement mis en avant. « La communication doit toujours se faire dans le cadre de la profession, pas de manière individuelle » témoigne un notaire du Loiret. Pour Jacques Le Boursicot (Aude), il n’est d’ailleurs pas concevable de permettre aux notaires de communiquer « en raison de leur spécificité d’officier public ». En revanche, 29 % aimeraient bien pouvoir communiquer un peu plus pour rendre le notaire plus accessible. Un notaire du Morbihan suivrait bien l’exemple de nos cousins québécois tandis que son confrère de Dordogne, exerçant « dans une petite étude de campagne », verrait d’un bon œil l’assouplissement des règles en matière de négociation immobilière. De quoi mettre du pain sur la planche de l’équipe de l’Assemblée de Liaison 2011 !