En septembre 2008, Althémis voyait le jour. Le réseau regroupait 3 structures juridiques situées à Paris (17e), à Andrésy et au Vésinet. À sa tête, Pascal Julien-Saint-Amand, tout droit venu du Groupe Monassier, au développement duquel il a contribué depuis l’origine. Deux ans plus tard, le réseau envisage une implantation à Lyon, et réfléchit au renforcement de ses liens avec l’office de Gardanne. Althémis continue à faire du conseil son cheval de bataille. Rencontre.

 

 

Notariat 2000 : Pourquoi avoir créé Althémis ?

Pascal Julien-Saint-Amand : Les 3 offices fondateurs disposaient de liens étroits entres leurs associés, des mêmes méthodes de travail et d’une proximité géographique. La mise en commun de leurs moyens a permis de gagner en sécurité, en efficacité et de mettre en synergie nos spécialités respectives. Grâce à notre réseau, nous tentons de concilier compétence et proximité, afin de répondre au mieux aux besoins du client. Enfin, la signature même de notre réseau « De la stratégie aux actes » reflète sa philosophie et nous permet d’exprimer les différentes facettes de la mission du notaire, telle que nous souhaitons la pratiquer. Nous sommes convaincus, en effet, que dans un monde complexe et incertain, le notaire doit apporter conseil et sécurité. C’est à notre sens une amélioration du service aux clients qui assurera la pérennité de notre profession. Notariat 2000 : Quels sont vos objectifs pour demain ? Pascal Julien-Saint-Amand : Après un regroupement sur Paris, nous envisageons une implantation à Lyon (1). Nous allons également renforcer notre partenariat avec l’office de Gardanne, (Bouches-du-Rhône) proche de Marseille (2), avec qui nous sommes complètement en phase et regrouper en SPFPL les 3 offices fondateurs d’Althémis, ainsi que l’office Lyonnais. Enfin, nous avons mis en place un centre de recherches et de documentation opérationnel, c’est-à-dire tourné vers le client. Il prépare les synthèses sur les problématiques juridiques et fiscales liées à nos activités afin de permettre à notre groupe d’associés d’arrêter une position commune. Celle-ci s’impose alors à l’ensemble des études ALTHEMIS et les clauses correspondantes sont immédiatement rédigées et implantées dans nos matrices communes. De plus, ce centre assure une veille juridique et fiscale et participe à la réalisation des lettres d’information et d’alertes à destination de nos clients.

 

Notariat 2000 : Quels sont vos liens aujourd’hui avec le groupe Monassier ?

Pascal Julien-Saint-Amand : Ce sont des liens d’amitié, empreints d’un profond respect quant à la qualité de ses membres. Simplement nos « fonctionnements » diffèrent. Le groupe Monassier est un groupement de moyens, qui dans cet objectif fonctionne très bien. Althémis est un « groupe intégré » qui répond à une volonté d’aller un peu plus loin, de tendre vers un développement plus homogène et de faciliter les échanges de dossiers au sein des structures. Cela correspond à une autre logique de développement. Mais ce n’est pas la seule possible. Les attentes de nos clients sont diverses, les réponses doivent l’être tout autant. Les notaires individuels, les notaires en SCP, en SEL, en réseaux formels ou informels ou en SPFPL ont tous leur place dans le paysage notarial. De la diversité naît la richesse de notre profession et, de notre capacité à développer nos synergies, sa pérennité.

 

Notariat 2000 : En janvier dernier, au Zénith, vous êtes intervenu dans le cadre du PNF (Projet des Notaires de France) pour sensibiliser davantage vos confrères à la nécessité de « professionnaliser » le conseil. En quoi est-ce si important pour la profession ?

Pascal Julien-Saint-Amand : Le conseil est fondamental tant pour les clients que pour les notaires. Il est au cœur de notre métier ; le développement de notre profession en dépend. Au Zénith, le message que le Groupe Projet du PNF souhaitait délivrer était qu’une meilleure formalisation du conseil renforçait la perception que le client avait de la valeur ajoutée et de la vision globale du notaire. De plus, l’écrit améliore la rigueur. Il ne s’agit pas de faire une révolution en profondeur, car la plupart du temps, le conseil est donné. Il ne reste donc qu’à la formaliser ce qui permet tout à la fois d’être certain que le client l’a bien compris, et de limiter le risque de responsabilité du notaire au conseil donné au regard de l’objectif du client. C’est à ce prix que le notariat non seulement survivra, mais occupera une place plus large dans le domaine des services juridiques.

 

Notariat 2000 : Fort de votre « double culture » d’avocat fiscaliste et de notaire, quel regard portez-vous sur le notariat ?

Pascal Julien-Saint-Amand : C’est un regard très positif car la profession a d’énormes atouts ! La grande compétence du notariat justifie sa pérennité, mais il lui faut lutter contre une faible capacité à s’adapter rapidement aux besoins du client et sa peur du changement. Ainsi, l’avenir est à mon sens dans les synergies entre les offices pour lutter contre l’isolement des plus petits, de renforcer les complémentarités au sein des structures plus importantes, de reconnaître les compétences à l’intérieur de la profession plutôt que de les vivre comme une concurrence contre son pré carré. Le notariat gagnerait à être plus conquérant, plus confiant dans l’avenir. Les nouvelles structures (SEL, SPFPL, réseaux), le projet des notaires de France, l’engagement du Conseil Supérieur du Notariat et de nombreuses Chambres vont en ce sens. Ils permettent heureusement d’être raisonnablement optimiste.

 

1. Philippe Rebattet, ancien du groupe Monassier (Saint-Priest),a rejoint le réseau ALTHEMIS à PARIS pour s’imprégner des méthodes de travail. Cela lui permettra d’en assurer la transposition au sein de l’office de LYON pour sécuriser les prestations rendues au client.

2. Philippe Durand, notaire à Gardanne, est l’ancien président du Groupe Monassier.