Roulez jeunesse ! Dans la suite de son précédent article, Marianne, jeune notaire stagiaire, est allée voir « Par-devant notaire « , le documentaire de Roudil et Bruneau, diffusé en 1999 et 2001 sur France 2, mais seulement aujourd’hui à l’affiche.
» Tiens un documentaire sur le notariat, avec un vrai notaire, de vrais clients et de vrais dossiers, voilà qui mérite le déplacement ! ». Aussitôt dit, aussitôt fait ! Le soir même, j’avais rendez-vous avec quelques amis, notaires stagiaires et notaires assistants, devant le cinéma du boulevard St Michel pour aller voir » Par-devant notaire « . Pour ceux qui n’auraient pas vu ce documentaire, voici le synopsis. Pendant un peu plus d’une heure, la caméra suit Me Claude Faucher-Garros, notaire à Condat (Cantal). On assiste ainsi à quatre situations notariales : deux ventes négociées, un inventaire avec biftons cachés dans les tiroirs (si, si !) et un dossier de succession. » Bon d’accord, mais après, Marianne ? » me direz-vous. Mouais, j’avoue que mon premier sentiment fut mitigé. Et pourtant…
Les moins…
Bon, passons sur le côté un peu vieillot de l’étude, notamment de la salle d’attente, et sur le classement des minutes dans des chemises cartonnées, le plus surprenant tient au fait que les différents dossiers de Me Faucher-Garros restent inscrits dans le notariat traditionnel. Ici, point de droit des sociétés, ni de droit des affaires ! Les clients sont principalement des agriculteurs, souvent âgés, très attachés à leurs donations, à leurs successions et à la vente de leurs lopins de terre. Et, un sou est un sou ! Souvent, ils font des remarques naïves, voire drôles, et le notaire doit faire preuve de beaucoup de patience, d’écoute et de psychologie ! Pas question ici de perdre patience ou d’être trop directif, il faut rester » zen « …Et ça, c’est pas gagné !
Les plus…
Ce notaire de Condat nous a permis de réaliser combien son rôle pédagogique et ses qualités humaines étaient importants. Il fait à longueur de journée de la conciliation. Il est souvent apparenté à un membre de leur famille, on l’informe de la promotion du petit-fils, on l’invite, à l’issue d’une vente, à venir partager le verre de l’amitié, on lui demande conseil et, surtout, on lui fait confiance. On écoute » le Maître » comme dit un client dans le documentaire. Ce notariat n’est pas aussi » classique » qu’il y parait ; il est en réalité polyvalent. Pas de spécialisation ici, mais un vrai talent de généraliste ! Et si, en réalité, Marc-Antoine Roudil et Sophie Bruneau ne signent pas là un documentaire sur le notariat mais sur un notariat – le notariat rural-, certains notaires » des villes » feraient bien d’en prendre de la graine et s’inspirer du sens de l’écoute de Me Faucher-Garros.