J’ai fait un rêve…
J’étais assis à la table d’un restaurant, un restaurant ouvrier avec menu à 10 € tout compris. Face à moi, une personne que je ne connaissais pas, me parlait de ses soucis quotidiens. Je l’écoutais distraitement. Et je me suis mis à penser à ce qui nous était arrivé…
• Les avocats pouvaient maintenant recevoir des actes de vente. Ils n’avaient pas de tarif et nous avaient raflé tous les actes importants. Mais nos petits clients nous étaient restés fidèles. Nous avions conservé le monopole des donations entre vifs, donations-partages et donations entre époux.
• Une nouvelle profession avait été mise en place, pratiquant à l’échelle internationale, les ventes par adjudications immobilières. Et c’était l’engouement : toutes les belles propriétés, maisons, partaient ainsi. Reconnaissons que le marché avait gagné en rapidité de transactions et fluidité. Mais il nous restait les petites maisons de bourg, ou autres, difficiles à trouver preneur.
• Enfin, nous avions atteint le chiffre de 12 000 notaires, par quantité de créations « spontanées », et plus maîtrisées par personne. Le maillage juridique avait pris un sérieux coup de vieux. Dans certaines villes, c’était la foire d’empoigne pour reconquérir des marchés que nos aïeux avaient délaissé.
• Heureusement, la publicité était maintenant autorisée. On voyait fleurir le nom de quelques-uns d’entre nous – toujours les mêmes-, sur les murs, les écrans télé et d’ordinateur. Et il était quelquefois permis de se demander si ces publicités émanaient bien d’un office notarial. Puis le café est arrivé, acre, désagréable.
Et je me suis réveillé…