Attali fait décidemment couler beaucoup d’encre. Nous publions ci-dessous le courrier d’Hélène Dais.

 

« Il semblerait que les manœuvres d’intimidation qui tournent autour de notre profession préoccupent notre Président. Celui-ci a d’ailleurs réagi rapidement et discrètement, ce qui est une position louable dans son principe. Toutefois augmenter le nombre de notaires est-il suffisant ? N’aurait-il pas fallu satisfaire à, au moins, un ou deux des points soulevés par le rapport Attali, voire à tous ? Libre à nous ensuite d’en discuter les modalités et donc d’en réduire les conséquences tout en imposant nos conditions. Parmi toutes les propositions, n’y en a-t-il aucune qui pourrait faire l’objet de discussion et de transaction ? Je crains que notre profession ne se prenne pour le chêne de La Fontaine alors que, dans la tourmente actuelle, elle devrait plutôt être roseau. La compensatrice est-elle une hérésie quand, selon leur situation, deux études identiques (même nombre d’actes, d’associés et de collaborateurs) ont un écart de produits allant de 1 à 10 ? Le rapprochement des professions (on ne parle pas de fusion) dans des structures encadrées et choisies ne permettrait-il pas de mieux se connaître, puis de coexister pacifiquement ? Un traité d’alliance en temps de paix ne serait-il pas mieux qu’une déclaration de guerre ? Pourquoi camper sur la question de la nationalité ? Pourquoi bloquer absolument sur le numerus clausus ? Que craint-on de la liberté (contrôlée certes) d’installation ? Tous ces blocages me semblent ceux d’un notariat frileux (pléonasme ?). Car si nous sommes si certains de notre efficacité et de notre force (ce dont je suis convaincue), pourquoi nous retranchons-nous derrière le bouclier de notre statut protecteur ? Le Président Reynis a écrit dans ces mêmes colonnes « qu’il n’appartient pas au notariat de proposer ce qui n’est pas du ressort de l’acte authentique ». Personnellement, je pense que la meilleure défense, c’est l’attaque. Aujourd’hui, il vaut mieux être un roseau (un roseau pensant de surcroît) qu’un chêne qui sera déraciné… »