Une lectrice, notaire assistante en Isère, nous fait part de son sentiment à la lecture du rapport Attali. Et si c’était une chance pour la profession ?

 

« Récemment, en regardant le journal télévisé, j’ai été prise d’une inquiétude. Le journaliste commentait les manifestations et la mobilisation des chauffeurs de taxi contre les propositions de réforme du rapport Attali et les résultats que ceux-ci avaient obtenus : principalement, l’engagement officiel de la part de M. Sarkozy, de ne pas déréglementer leur profession. Et si rien n’était fait pour « sauver » notre profession ? Et si, nous aussi, nous descendions dans la rue ?! Loin de moi les idées de militants syndicalistes ou révolutionnaires, mais il faut bien constater que l’enjeu est de taille. Dans les études, il y a ceux qui s’angoissent et ceux qui adoptent une attitude plus sereine, clamant qu’à l’époque de leur père, voire grand-père, on menaçait déjà de faire disparaître le notariat. Il n’empêche que tout le monde en parle. Alors ne serait-ce pas l’occasion rêvée de montrer qui nous sommes, d’utiliser des moyens de communication moins conventionnels, de bousculer cette image qui nous colle depuis trop longtemps à la peau. On nous reproche d’être une profession poussiéreuse et de profiter d’une rente de situation. Qu’à cela ne tienne ! Cette menace du rapport Attali est peut-être une chance pour le notariat de prouver que cette « mauvaise réputation » n’est plus fondée, que notre métier a changé, s’est adapté aux nouvelles exigences de la clientèle et de la société moderne. Certes, il reste des problèmes, on les connaît. Mais c’est à nous qu’il appartient de démontrer notre utilité, de prouver nos compétences, de vendre notre efficacité. Il nous appartient également de débattre, au grand jour, de l’intérêt de la réforme envisagée et d’expliquer pourquoi nous y sommes opposés. Il est possible de faire comprendre que, oui, nous défendons nos intérêts, mais également ceux du consommateur qui risquerait d’y perdre tout autant que nous. Mais tout cela ne se fera pas en restant assis derrière nos écritoires… »