Dimanche
Matin : Sitôt arrivé, je me rends au palais des festivals pour retirer mon badge. Un déluge se met à tomber et me trempe jusqu’aux os. Je ne prête guère attention à ce qui m’entoure. Je prends l’immense sac gris que l’on m’offre. Le lendemain, j’y découvrirai, un peu surpris, de multiples « bon cadeau » à retirer sur les stands des exposants.
Midi : Apéritif d’accueil offert par la mairie de Cannes et cocktail « déjeunatoire » offert par le Crédit Agricole, toujours sous le déluge… je décide de rester à l’hôtel.
Soir : Soirée d’ouverture en tenue de gala, au palais des festivals. Ça grouille de monde. J’ai du mal à reconnaître les gens. Il y a une profusion de buffets où l’on nous sert à volonté une multitude de choses délicieuses… Épuisé par le voyage, je rentre à l’hôtel relativement tôt.
Lundi
Matin : Première impression en entrant dans le palais des festivals : « c’est grandiose ! ». Le président du CSN, le Premier ministre et le garde des Sceaux sont présents. Les discours officiels s’enchaînent, les messages sont clairs. C’est une démonstration de puissance, les notaires défendent leur statut, démontrent qu’ils sont de plus en plus incontournables et indiquent qu’ils n’accepteront pas d’avaler toutes les couleuvres sans réagir.
Après midi : Début des commissions. Peu de monde. En réalité, les congressistes sont majoritairement sur les stands et sont pris dans une frénésie. Ils sollicitent chaque exposant pour récupérer un cadeau (bougie, serviette, huile d’olive, plante, gadgets, stylos, etc.), remplir un bon de participation à un tirage au sort permettant de gagner un écran plat… Je comprends mieux la vocation du grand sac qui nous a été remis, mais j’éprouve une certaine gêne en voyant des confrères chargés comme des mulets après cette razzia.
17 heures : Les bouchons de champagne sautent et les exposants distribuent les coupes à tous ceux qui passent à proximité. Soir : One man show de Michel Boujenah, la salle est pleine… Sitôt le spectacle fini, une vague de notaires déferle sur la Croisette.
Mardi
Matin : Suite des commissions, toujours peu de monde. Les congressistes, moins nombreux, visitent toujours les stands. Les traits sont marqués par la fatigue.
Après midi : Je suis malade après ma douche forcée de dimanche matin. Je décide d’écourter mon séjour.
Mercredi
Retour à l’étude. Mes associés sont surpris en me voyant arriver, blanc comme un bidet après un mini séjour sur la Côte d’Azur et grippé comme en hiver. Les blagues commencent à fuser. Je sens qu’elles ne sont pas prêtes de cesser. Je comprends alors qu’en réalité, pour eux, on va au congrès des notaires pour s’amuser, pas pour travailler. Je saurai retenir la leçon pour la fois prochaine…