FUTURNOT, le salon de discussion sur internet des futurs notaires (http://fr.groups.yahoo.com/group/futurnot/) démontre, dans une de ses études(1), qu’un jeune diplômé notaire devra travailler comme clerc et économiser pendant 28 ans avant de devenir notaire titulaire d’office ! Info, provoc’ ou intox ?

 

Notariat 2000 : Notaire titulaire à 51 ans, c’est tard. Sur quoi avez-vous basé votre étude ?

Salon Futurnot : Sur la comparaison de deux éléments :
– l’apport personnel qu’il faut absolument posséder pour être autorisé par le notariat à emprunter les sommes nécessaires à l’acquisition d’un Office notarial. Il correspond à 25% du prix de l’office, des frais, du fonds de roulement et du dépôt de garantie, soit à 126.383 euros au minimum, compte tenu du prix minimal -« officiel »- d’une étude.

– le salaire versé pendant la carrière d’un « futur notaire », franchissant tous les échelons possibles pour un salarié. Les salaires ont été réévalués de 2% par an et son épargne, proportionnelle à son salaire (conforme au comportement moyen des Français selon l’INSEE), a été placée à 2,5% net d’impôt, puis entièrement capitalisée. Parallèlement, l’apport personnel nécessaire va augmenter, avec le temps, proportionnellement au prix des études, et donc à leur chiffre d’affaires. Alors que les augmentations annuelles des 5 dernières années sont nettement supérieures, il a été retenu une réévaluation de 2% inférieure à la réalité. À la lumière de ces informations, le « futur notaire » pourra emprunter et acquérir son étude lorsque son épargne capitalisée atteindra le montant de l’apport personnel nécessaire. Or notre étude démontre que cet événement se produit à l’âge de 51 ans ! Et encore, nous n’avons pas tenu compte d’un éventuel emprunt contracté pour suivre les sept années d’études après le bac.

 

Notariat 2000 : N’est-ce pas une vision un peu pessimiste de la réalité ?

Salon Futurnot : Notre vision est, au contraire, porteuse de l’espoir que cela change. Cette étude n’a pas pour volonté de décourager les jeunes, elle constate la réalité des chiffres et révèle les difficultés d’installation des « futurs notaires ». En fait, nous espérons qu’elle interpellera la profession, car sans création d’un statut digne du « futur notaire », voire d’un statut moderne du collaborateur libéral, sans aide crédible à l’installation, les seuls espoirs des futurs notaires passent par un emprunt « non déclaré » de l’apport personnel (ce qui se pratiquerait dit-on…), un emprunt par les parents, le concours de création aux offices créés ou pire, la suppression du numerus clausus ou la fin des vénalités des charges… La volonté du Président Dejoie de se tourner vers les jeunes doit être éclairée par ces cruelles réalités. Annoncer la baisse de l’apport personnel à 10 % est un bon début, il est nécessaire de le réaliser concrètement et de le faire appliquer par les Chambres et Conseils régionaux…

 

NDLR : cette étude est disponible sur simple demande à [email protected] )