Quelques réactions suite à la lecture de la Presse de ces dernières semaines…

 

Explosion

Face aux crêtes chevauchées par l’immobilier pour la 9e année consécutive, les appétits, d’abord aiguisés, sont devenus boulimiques ! En témoigne l’explosion totalement anarchique du nombre d’agents immobiliers, non seulement patentés, loi Hoguet oblige, mais tous ceux encore plus dévorants qui, sans la moindre formation, ni compétence, agissent, chaque jour, sans salariés et sans ces fameuses « vitrines ». Les greffiers de commerce, munis de recommandations ministérielles issues d’une circulaire, ont bien tenté d’endiguer la marée. Peine perdue. Après quelques semaines de valse-hésitation, le contournement a fait sauter cette bien éphémère digue. On se passe du greffe, l’URSSAF et autres Assedic accueillent très favorablement, sans compter Bercy. Pourvu que les sous rentrent, qu’importe la règle ! Dans cette foire d’empoigne, les agences doublent leur part de marché. Celle-ci atteint 70%, sur le dos des particuliers qui reculent à 24%. Fluctuat nec mergitur, la négociation notariale se maintient en brasse coulée à… 6%. À titre d’exemple, dans un département ayant marqué les esprits pour la grippe aviaire et son action de pointe en matière de négociation immobilière notariale, une petite ville comptant une seule étude notariale, est passée d’une seule agence à 8 aujourd’hui ! Astérix, ils sont fous ces Gaulois ! Et surtout, très imprévoyants. Quand la bise sera revenue, la cigale… etc.

 

Sarkozettes

On trouve ici et là, dans la grande presse (y compris spécialisée), d’énergiques plaidoyers, fort bien argumentés, pour déplorer les dégâts collatéraux ravageurs qui risquent d’animer nos prétoires, déjà si encombrés, quand nos successeurs règleront les successions ! La défense de l’article 931 du Code civil, pourtant si lumineusement clair dans son impériale concision, a même inspiré le titre d’un commentaire solide à propos des « sarkozettes ». La voix du notariat a sans doute été paralysée par l’écueil du « corporatisme » qui ne manque pas de nous être opposé à temps et contretemps. Alors, nous assure-t-on, mieux valait laisser les autres monter au créneau ! Si la dialectique devient reine de nos plumes et de nos voix, nous en voyons ici une des limites les plus inattendues. À force de vivre cachés pour rester heureux, nous allons bientôt nous transformer en « passe muraille ». Il est vrai que nous avons, hélas, une bien trop longue expérience depuis les Scrivener I puis II et autres mentions scélérates autant que manuscrites qui jalonnent, depuis si longtemps, l’autoroute de tous nos renoncements. Combien de couleuvres devrons-nous encore ingérer pour arriver à une salutaire indigestion ?