250 notaires et collaborateurs planchent sur la négo
La négociation immobilière notariale a désormais son rendez-vous national annuel. Du 6 au 8 juin, plus de 250 notaires et collaborateurs, tous fanas de négo, ont participé à la 3e convention négo organisée par la toute nouvelle Association de développement de la Négociation (ADN). Un rendez-vous qui s’inscrit dans le prolongement des deux précédentes éditions (La Palmyre), initiées par le Groupement notarial de négociation de la Gironde et qui faisait étape, cette année, au Club Med’ de Pompadour (Corrèze)…
Thibault Sudre, notaire à Bordeaux, Président de l’ADN, est un homme heureux. La convention négociation 2007 est en effet un bon millésime ! Pour sa 3e édition, cette manifestation peut non seulement s’enorgueillir d’une forte participation (250 participants dont 38% de notaires), mais aussi d’avoir pris davantage d’envergure, en élargissant ses frontières : 50 départements étaient représentés. « La Convention a vocation à aller aux quatre coins de France » a d’ailleurs rappelé, en ouverture des travaux, Thibault Sudre, avant de faire passer un certain nombre de mes-sages : « On compte environ 1200 études qui négocient. Il est important aujourd’hui de laisser les bonnes volontés se structurer et se regrouper en association. Plus nous serons nombreux, plus nous serons forts ! ». Créée le 21 avril dernier pour donner une structure juridique à la Convention jusqu’alors interrégionale, l’ADN a pour vocation de regrouper tous les « fans de négo » pour créer un maillage national et développer des synergies. L’Association, qui fera étape, du 4 au 6 juin 2008, dans les Alpes-Maritimes (près de Nice), aura un stand au congrès de Lyon. Elle entend ainsi faire entendre la voix des notaires négociateurs et gagner davantage d’adhérents. « L’objectif est de compter 500 participants à notre 4e édition ». Gageons que le pari sera tenu et que chaque participant à la convention de Pompadour aura à cœur, comme l’a souhaité Thibault Sudre, de parrainer un proche, fan de négo !…
Des formations de très haut niveau
La formation a occupé une large place lors de cette 3ème Convention Négo puisqu’une journée entière lui était consacrée. Selon leurs domaines de prédilection, les participants ont perfectionné leurs connaissances en matière de négociation d’immeuble loué (Jean Guirec Raffray, avocat), peaufiné leur culture juridique (Hélène Mazeron, diplômée notaire DEA droit de la famille), passé en revue les cas particuliers qu’un clerc négociateur peut rencontrer (Nathalie Bernard, juriste) ou décortiqué le dossier technique de vente (Isabelle Chavanat, Anne Debieuvre, SAEF Paris et Olivier Davin, diagnostiqueur). Un atelier était également consacré à la communication dans la négociation (Maguy Juillet Reboul, psychologue formatrice) et un autre, animé par Thibault Sudre, à la mise en place d’un service de location et de gestion. Mais c’est incontestablement la formation sur la réforme du permis de construire, animée par Pierre-Jean Meyssan, notaire à Bordeaux, qui a enregistré la plus forte participation. Ce fut l’occasion d’avoir un petit avant-goût du congrès national et d’échanger avec son rapporteur général sur une matière éminemment technique et une réforme encore opaque sur de nombreux points. C’est toutefois avec une parfaite maîtrise et un grand sens de l’humour que Pierre-Jean Meyssan a traité de cette « révolution » qui va modifier considérablement les habitudes de travail des notaires et revisite près des deux tiers du Code de l’urbanisme depuis la loi SRU (319 nouveaux articles). « Il va falloir s’habituer à devenir des interlocuteurs incontournables en matière de droit de l’urbanisme pur. » Après être revenu sur les prémices de cette réforme qui s’appuie sur le travail de la Commission Pelletier et dont certains textes ont déjà été « ajustés » avant même son entrée en vigueur, Pierre-Jean Meyssan a expliqué que les objectifs du gouvernement étaient de clarifier le droit (en réduisant notamment le nombre d’autorisations d’occupation des sols qui passe de 11 à 4 !…), d’augmenter la sécurité juridique en donnant plus de cohérence sur les questions de délais notamment, mais aussi d’accroître la responsabilité des architectes, constructeurs… et notaires ! « Nous allons devoir apprendre à gérer les autorisations tacites » a-t-il répété à plusieurs reprises, gare à l’effet ‘dominos chinois’ ». Un point noir qui vient ternir une réforme globalement positive et courageuse et qui pourrait faire l’objet de propositions lors du Congrès du Lyon ( 23-26 septembre)…
Au fil des ateliers
En réunissant sur le site de Pompadour des notaires et des négociateurs des quatre coins de France, la convention de Pompadour avait pour objectif de favoriser les échanges et de créer des synergies. La tenue des ateliers « participatifs » y a sans nul doute largement contribué. • Les groupements : Animé par Christiane Daronnat, notaire à Ambérieu-en-Bugey (Ain), cet atelier a permis de constater que les pratiques variaient d’un département à l’autre et que négociation immobilière ne rime pas forcément avec groupement ! Prenant pour exemple le Groupement de l’Ain, Me Daronnat a expliqué que tout groupement devait nécessairement avoir un équipement informatique, un logo et une charte. Des réunions régulières (une fois par mois au moins) sont indispensables pour maintenir la cohésion du groupement et contribuent largement à sa réussite. « Aujourd’hui, je ne pense pas qu’un notaire puisse négocier seul » a conclu Me Daronnat, qui a également regretté qu’il n’y ait pas davantage de synergies au niveau national. • Internet : Cet atelier était animé par Me Vincent Barnieras, notaire à Saint-Astier (Dordogne), François-Xavier Duny (Groupe Notariat Services) et Philippe Saint-Léger (Canif). L’occasion de rappeler qu’Internet est devenu un outil incontournable pour la publicité des annonces immobilières. Lors de cet atelier, les participants ont également pu faire un tour d’horizon des différents sites immobiliers existants, découvrir leurs nouvelles fonctionnalités et se familiariser notamment avec le site Immonot.com qui, aux dires de bon nombre de négociateurs, est le plus performant du marché et a tout d’un grand ! • La démarche qualité : Pour Nathalie Savariaud, notaire à Rauzan (33), chargée de la DQN au CSN, l’activité de négociation immobilière ne peut être dissociée de la démarche qualité. La négo fait partie de l’étude, elle doit être complètement intégrée à la DQN et vise la satisfaction du client. • Développer un service immobilier complet. Pour Thibault Sudre, en charge de cet atelier, la négociation immobilière doit aller de pair avec l’expertise et la gestion locative. S’appuyant sur son expérience, Me Sudre a expliqué que son service location-gestion affichait une bonne courbe de croissance depuis sa création en 2003 et procurait des revenus réguliers. C’est également l’occasion de faire venir une clientèle jeune et de la fidéliser car « c’est souvent la première fois qu’ils voient un notaire ». Sur le plan pratique, Thibault Sudre qui est le seul à avoir mis en place ce type de service en Gironde, conseille de ne pas confier cette mission au négociateur, mais à une personne qui s’en s’occupera exclusivement. Cet atelier a également été l’occasion de revenir sur le mandat de recherche trop peu utilisé, l’interdiction de partager les honoraires avec un autre professionnel, le mandat de vente exclusif et la tarification des avis de valeur et expertises… • La négociation du futur : Cap sur le futur avec l’équipe de Lexis-Nexis qui, au travers d’un atelier très documenté, a interpellé l’assistance sur l’émergence de nouveaux marchés immobiliers à l’étranger (Pays de l’Est, Maghreb, Asie…) qui concilient offres de qualité et prix défiant toute concurrence, voire avantages fiscaux (Maroc). Déjà, les banques s’organisent, s’associent avec des agences et s’attaquent au marché européen. La demande évoluant, la négociation immobilière est en train de changer. Il appartient aujourd’hui au notariat de mettre en place une stratégie de groupe pour saisir (ou non) cette opportunité et de constituer un réseau avec des correspondants étrangers….
La VNI, quesaco ?
La « Vente Notariale Interactive », vous connaissez ? Fabrice Gauthier, notaire à Bordeaux et Xavier Ripoche, directeur du MIN, ont présenté ce concept novateur qui apporte à la négociation traditionnelle les avantages d’un système d’enchères sur internet (www.min-immo.com). Salle de vente virtuelle, la VNI respecte la déontologie notariale. Les biens présentés à la vente font l’objet des publicités habituelles dans la presse. Des visites collectives de 2H sont organisées sur place au cours des 3 semaines précédant la vente ; elles peuvent être gérées par un représentant régional du MIN. La transaction est sécurisée, seule la signature de l’avant-contrat forme la vente. La VNI concerne tous les types de biens et permet aux notaires négociateurs d’avoir une diffusion nationale et surtout de trouver des solutions pour des biens situés hors départements. Une démarche originale dont on ne manquera pas de reparler dans un prochain numéro…
La montgolfière Immonot.com
Le groupe Notariat Services, qui est situé à Pompadour, était présent à la Convention Négo de l’ADN et tenait un stand. Ce fut l’occasion pour les participants de tenter leur chance pour gagner un tour à bord de la montgolfière Immonot.com, le site du Groupe Notariat Services. Numéro 1 du gratuit immobilier notarial, le Groupe Notariat Services diffuse également un peu plus de 60 millions d’exemplaires par an. Il édite aujourd’hui 37 journaux gratuits répartis sur 47 départements (contre 20 éditions sur 15 départements pour la concurrence). Le premier “gratuit” du Groupe (“Notaires 44”) est né le 23 septembre 1985, sur Nantes, avec le concours de Me Guy Anizon (Loire-Atlantique). En 2005, le Groupe comptait 31 journaux répartis sur 38 départements. En 2006, 5 journaux supplémentaires sont entrés dans le giron de Notariat Services. Depuis février, “Notaires 33” a vu le jour.