Tous les cyclistes chevronnés le savent bien : pour avancer vite, il faut appuyer fort sur les pédales, ce qui incite naturellement à mettre le nez dans le guidon. Mais à rester trop longtemps dans cette position, on court un risque important : celui d’apercevoir trop tard le prochain virage ou l’obstacle inattendu ! Dans ce cas-là, la sortie de route est à peu près garantie. D’où la nécessité de savoir régulièrement lever le nez du guidon !…

 

Le cas de figure est parfaitement transposable dans le domaine professionnel. Combien d’entre nous, englués dans les tâches quotidiennes, dans le rythme accéléré des rendez-vous, des réunions, des obligations de tout genre, prennent le temps de lever le nez du guidon, de faire un arrêt sur image pour se resituer dans leur trajectoire professionnelle comme dans leur trajectoire personnelle ? Il y a pourtant tellement à faire !…

 

D’abord au plan professionnel.

Le chef d’entreprise doit prendre le temps de faire à tête reposée, et régulièrement, le point sur le fonctionnement de la structure pour rechercher et identifier ce qui va bien, et surtout ce qui va moins bien. “Les résultats sont-ils en cohérence avec mes prévisions ? Suis-je toujours en phase avec mon projet d’entreprise ? La relation avec mes associés est-elle toujours de qualité ? Les collaborateurs sont-il toujours impliqués ? Les clients sont-ils suffisamment satisfaits des prestations proposées par l’entreprise ? Est-ce que je me donne les moyens de le vérifier ? Est-ce que je leur consacre suffisamment (ou trop) de temps ? Est-ce que je prends le temps de consulter mes tableaux de bord, de les analyser et d‘en déduire les mesures correctives nécessaires ?” Les questions sont multiples, les réponses pas toujours évidentes ! Mais comment trouver les solutions qui vont permettre de corriger le tir si l’on ne prend pas le temps de détecter les problèmes ?

 

La démarche vaut également au plan personnel.

“Suis-je toujours en phase avec mes objectifs ? L’équilibre entre mon temps professionnel et mon temps personnel est-il satisfaisant ? Est-ce que je prends le temps de reposer la machine, de “refroidir le moteur” ? Est-ce que j’accorde à mon propre organisme qui est, après tout, mon bien le plus précieux, la même attention qu’à ma voiture qui doit subir un contrôle technique à intervalles réguliers ? Est-ce que je consacre suffisamment de temps à ma famille ? Est-ce que je prends le temps de voir mes enfants grandir ?” Bien sûr, mon propos a un côté idyllique. Mais il faut se souvenir sans cesse qu’il y a plein de questions sans réponse qu’il est essentiel de continuer à se poser.