Le Conseil des sages s’est réuni pour réviser le dictionnaire notarial. Faute de place, nous ne relaterons les travaux que partiellement et ne publierons qu’une définition de mot par numéro.

 

Supérieur : Le Français affectionnant tout particulièrement la complexité, chaque mot présente plusieurs sens ou plusieurs emplois. L’adjectif supérieur n’échappe pas à la règle…

Est supérieur celui qui est matériellement situé au-dessus, adjoignez à un nom quelconque l’adjectif supérieur et il est probable que celui qui le porte se sentira valorisé. Pourtant, Montaigne l’a souligné, si haut que l’on soit assis, on n’est jamais assis que sur son cul.

Est également supérieur le lieu qui se trouve à proximité de la source d’un fleuve ou d’une rivière. Il est à noter que, par analogie, sont généralement qualifiés de supérieurs les organismes qui se trouvent à la proximité de la source des capitaux.

Être supérieur peut également s’entendre sous le sens « qui l’emporte sur »… Et ce sens n’est malheureusement pas toujours bien maîtrisé. La plupart du temps, le supérieur l’emporte peu, mais, fort curieusement s’emporte beaucoup à l’égard de ceux qu’il considère comme ses inférieurs/subordonnés/subalternes…

Sera enfin supérieur, dans l’absolu, ce qui est placé au-dessus des autres par des avantages intellectuels ou moraux.

Supérieur ne saurait, en principe, prendre de degré de comparaison. C’est la raison pour laquelle, face à plusieurs supérieurs, il n’y a d’autre choix que de recourir à un autre adjectif. Les Français, toujours prévoyants, ont prévu une issue et usent à cet effet de l’adjectif « national ». De fait, les susceptibilités sont ménagées, le supérieur croit encore l’être alors qu’il ne l’emporte plus sur le national et se trouve rabaissé au niveau de subalterne, à peine différent de ceux qu’il méprisait jusque-là.