Le statut de notaire est hybride, certains s’en désolent, d’autres s’en consolent.
Comme le formule avec pertinence Didier Mathy dans les pages ci-après, assumer en même temps la mission d’officier public et l’activité d’entrepreneur libéral peut surprendre les esprits non avertis. Mais au fond, ne serait-ce pas un faux problème ?
Le notaire, officier public, peut-il se contenter d’être un « aristocrate du droit » exonéré des basses contingences inhérentes au management d’une entreprise ? Nous ne le pensons pas. Qu’il le veuille ou non, le notaire assume les responsabilités d’un chef d’entreprise. L’office est une unité de production qui a pour mission de produire les produits finis sophistiqués que sont les actes notariés. Cela nécessite du savoir faire, des ressources humaines, des outils informatiques, de la documentation. Et au final, l’exercice de cette activité, pour être pérenne, implique un équilibre économique. De surcroit, être chef d’entreprise permet de garder contact avec le monde réel. Comment conseiller utilement ses clients, si l’on se contente de naviguer dans les hautes sphères du droit en perdant contact avec les réalités du quotidien ?
C’est dans ce contexte que ce numéro termine la trilogie consacrée au management avec une troisième partie orientée sur les « outils » du notaire manager. Certes, notre enquête ne prétend pas à l’exhaustivité, et ne donne pas un reflet réel de ce qui se passe dans le notariat. Elle se veut surtout pédagogique afin qu’à travers les réponses ou réactions de nos sondés, chacun puisse retirer un enseignement de nature à améliorer ses propres modes opératoires. Parce que nous croyons fortement qu’un notaire qui manage bien améliore d’autant sa capacité à être un bon praticien du droit, pour un meilleur service de ses clients.