Notariat 2000 : Le SIT, c’est quoi précisément ?
Alain Gouranton :
Une société par actions simplifiées (SAS), qui propose aux notaires qui le désirent, de se regrouper pour bénéficier des services et de l’assistance d’informaticiens « volants ». Selon le contrat qu’ils choisissent, nos clients bénéficient d’un certain nombre d’heures à consommer sur l’année, avec engagement de notre part à être réactifs dans la journée en cas d’urgence. Le contrat couvre toute la technologie de l’étude, qu’il s’agisse d’informatique, reprographie, téléphonie, voire de domotique ou de systèmes d’alarme. Par ailleurs, nos adhérents ont accès à une centrale d’achat (2) qui leur permet de bénéficier de prix préférentiels, notamment en matière de fournitures. Bien que société commerciale, le SIT n’a pas de volonté capitaliste et accueille en son sein les clients notaires qui en font la demande.
Notariat 2000 : Comment vous est venue l’idée de créer une telle unité ?
Alain Gouranton : Lors de ma présidence de chambre, j’ai constaté que le notariat souffrait d’un manque d’unité dans les choix informatiques comme dans la méthode. Chacun achetait son matériel informatique et ses fournitures dans son coin, sans se concerter avec son confrère, sans idée directrice, ce qui alourdissait souvent les coûts. L’individualisme prenait le pas sur la confraternité. J’exerçais alors à Rennes et nos besoins en informatique étaient croissants. Avec François-Éric Paulet, mon associé et Yannick Torché, notaire à Rennes, nous étions conscients que le notaire devait se concentrer sur son corps de métier. Recruter un informaticien en interne n’était pas dans l’ordre des choses. C’est alors que nous avons eu l’idée de jouer la carte de la mutualisation des ressources en sollicitant, pour les deux sites, un même informaticien (NDLR : Eric Compagnon, le directeur général actuel du SIT). C’était il y a 4 ans. Sans le savoir, nous venions d’esquisser ce que serait un peu plus tard le SIT. En mars 2009, lorsque j’ai arrêté d’exercer, c’est donc tout naturellement que cette unité au service des notaires a été créée.
Notariat 2000 : Plus de 2 ans après sa création, comment se porte le SIT ?
Alain Gouranton : Notre société commence à être connue dans le département d’Ille-et-Vilaine : une trentaine d’études sont clientes ainsi que l’école du notariat de Rennes. C’est aussi le cas en Normandie et dans les Côtes-d’Armor où des notaires nous ont rejoints. Le SIT compte aujourd’hui 5 permanents, dont 3 informaticiens à temps plein, répartis sur une quarantaine d’études. Toutefois, nous voulons avancer à pas sûrs pour que chaque étude continue à bénéficier d’un service personnalisé. Un peu comme si chaque notaire avait son propre informaticien.
Notariat 2000 : Pourrait-on envisager que le SIT étende son action à d’autres départements ?
Alain Gouranton : Pourquoi pas ! Notre société est basée sur Rennes, mais il suffit qu’une dizaine de confrères d’une même compagnie se regroupe pour créer une antenne, avec mise à disposition d’un informaticien sur place. En fait, tout dépend de la volonté des notaires de s’unir et de travailler ensemble… Les responsables de la profession devraient, parfois, s’en tenir à des idées basiques. Le notaire doit disposer de tout son temps au cœur de son métier et non jouer les apprentis informaticiens.
1. En 1984, il s’est notamment illustré en tant que rapporteur général au Congrès Jeune Notariat sur l’interprofessionnalité. Il y prônait (déjà) un rapprochement avec les experts comptables pour une meilleure complémentarité dans le droit des affaires.
2. La mise en place d’une centrale d’achat est également à l’étude dans le cadre du PNF (projet des Notaires de France-Horizon 2020)