Notaire à Joué-lès-Tours, Jacques Vautier est le dynamique président du Groupe Monassier Patrimoine et Entreprise. Rencontre…
Notariat 2000 : comment se porte le Groupe Monassier Patrimoine et Entreprise en ce début d’année ?
Jacques Vautier : Bien ! Comme tous les autres, nos offices n’ont pas échappé à la crise économique. Il est encore trop tôt pour savoir si 2010 verra une amélioration significative de la situation. D’après nos chiffres, les offices qui ont diversifié leurs activités s’en sortent mieux. De plus, la crise a démontré encore davantage le besoin de travailler à plusieurs en réseaux. Les travaux du Projet des Notaires de France ont eux-mêmes démontré le souhait général des notaires de développer le travail en commun et l’entraide.
Notariat 2000 : La crise remet-elle selon vous en cause les modes d’exercice de l’activité notariale ?
Jacques Vautier : Non, mais elle fait ressortir l’avantage de la SEL, qui, soumise à l’IS, permet de constituer des réserves et de se prémunir. Cela correspond à une gestion plus responsable et professionnelle de l’entreprise notariale.
Notariat 2000 : Que pensez-vous de la possibilité de constituer des sociétés de participations financières pluridisciplinaires ?
Jacques Vautier : Que du bien car cela permet de resserrer les liens avec d’autres professionnels sans pour autant perdre son indépendance, voire son âme. La profession doit se montrer offensive en la matière. Il faut que ce soit elle qui ait l’initiative des prises de participation. Par ailleurs, les notaires, en tant qu’officiers ministériels, doivent se montrer très exigeants sur la qualité et l’éthique des professionnels avec lesquels ils envisagent de se lier.
Notariat 2000 : Lors d’une précédente entrevue, vous souhaitiez avoir « une vision plus stratégique de la qualité » avec votre projet Stratégie Management Structure Horizon 2010 ? Qu’en est-il aujourd’hui ?
Jacques Vautier : Ce projet, au cœur des actions du Groupe depuis son lancement en 2006, se déroule comme prévu : plusieurs offices se sont lancés dans la démarche ”SMS”. Elle leur permet de définir et de mettre en œuvre, avec l’aide du Groupe et d’un consultant extérieur, leurs objectifs stratégiques et leur plan d’action. Ces premières expériences nous permettent d’organiser un premier partage d’expérience. Le chantier se poursuit et reste prioritaire. Très imprégnés de notre mission de service public, mais également chefs d’entreprise, nous devons anticiper l’avenir de nos structures. Nous contribuerons ainsi à un notariat plus fort, en phase avec les attentes de sa clientèle. Le Groupe puise quant à lui son efficacité dans le dynamisme de ses offices qui, en retour, peuvent s’appuyer sur le réseau pour se développer.
Notariat 2000 : Le départ de votre responsable qualité qui rejoint le CSN ne risque-t-il pas de retarder le projet SMS ?
Jacques Vautier : Non puisque SMS est piloté, sous ma supervision, par notre secrétaire générale Marie-Anne Ribeyre, avec notre consultant. Il faut distinguer qualité et stratégie. La qualité répond à l’objectif spécifique d’améliorer la satisfaction de la clientèle alors que la stratégie englobe tous les aspects de l’entreprise notariale : gouvernance de l’office et cohésion de l’équipe de notaires, opportunités de développement, positionnement concurrentiel, organisation managériale de l’office…Le départ d’Alexandra Roussel au CSN illustre la reconnaissance du savoir-faire développé par le Groupe depuis dix ans en matière de qualité. Elle sera bien sûr remplacée, étant précisé que les besoins d’accompagnement des offices du Groupe, (99 % des offices membres sont certifiés) se limitent aujourd’hui aux audits de suivi et à la mise à jour du système qualité du Groupe.
Notariat 2000 : Votre projet de créer une plate-forme de production est-il toujours d’actualité ?
Jacques Vautier : Oui, mais la mise en place de la solution technique a pris beaucoup plus de temps que prévu. L’installation technique est opérationnelle depuis le début du mois entre mon office, à Joué-lès-Tours et celui de Gardanne. Nous allons bientôt tester le fonctionnement de la plate-forme pour pouvoir présenter les premiers résultats lors de notre assemblée de mars.
Notariat 2000 : Il semblerait que l’étude de Gardanne, dans laquelle la plateforme était expérimentée, s’apprête à quitter le Groupe pour rejoindre Althémis. Comment faut-il interpréter ce départ ?
Jacques Vautier : En effet, l’office de Gardanne nous a annoncé sa décision de démissionner en décembre. C’était assez prévisible et compréhensible, quand on connaît les liens d’amitié qui se sont tissés entre Philippe Durand, Pascal Julien Saint-Amand et Bertrand Savouré lorsqu’ils dirigeaient ensemble le Groupe. Ils veulent aujourd’hui travailler ensemble dans un réseau différent. Ce départ n’est pas à effet immédiat, si bien que la plateforme sera quand même testée. Ce départ n’est certes pas anodin, mais il y a toujours eu des mouvements dans le Groupe. C’est le lot de toute structure humaine. Nous avons aussi intégré en juin un nouvel office à Bourges, celui de Chantal Danjon, bien connue de la profession et de ses associés pour son implication dans l’Université du notariat et l’Inès.
Notariat 2000 : Quelle est votre prochaine actualité ?
Jacques Vautier : Notre assemblée générale fin mars à Lille. Le programme devrait être centré sur la stratégie d’entreprise avec des échanges de bonnes pratiques en matière de développement et de gestion de l’office.