Enfermés dans leur « Quartier de Haute Sécurité R.E.AL », les notaires sont convaincus que les réseaux électroniques de communication ne présentent plus le moindre risque. Les méchants pirates et les sournois virus ne peuvent plus nous atteindre. À supposer que cela soit vrai, faut-il pour autant en oublier toute vigilance ?
« Celui qui détient l’information détient le pouvoir » dit un adage bien connu. Avec internet, il faudrait lui substituer cette autre formule : « Celui qui sait où trouver l’information, et l’utiliser à propos, vous dépossèdera de tout pouvoir ». À l’heure où il est de plus en plus facile d’accéder à des informations, valider leurs sources et leur valeur l’est beaucoup moins. Quant à se débarrasser d’une information partiale ou battue en brèche, c’est quasiment impossible…
L’indécollable étiquette
Lorsqu’une personne malintentionnée vous cite, avec une réelle intention de vous nuire, dans son « blog », sur sa « page perso », ou encore sur un site consacré à un sujet quelconque, cette information n’est pas nécessairement portée à votre connaissance immédiate. Toutefois, même si vous en êtes informés, sachez qu’il vous sera extrêmement difficile de vous en débarrasser. Un petit exemple vous permettra d’en juger. Vous vous rappelez d’une certaine « liste » de notaires publiée par une association proche de Mme Néron ? Officiellement, cette liste a été « supprimée », ce qui a constitué un triomphe pour nos institutions. Hélas, c’est oublier la « wayback machine ». De quoi s’agit-il ? C’est le projet internet archive, accessible à l’adresse http://web.archive.org/web/web, grâce à qui (ou « à cause » de qui), toute information publiée sur le net en page publique accède instantanément à l’éternité… Vous voulez vérifier ? Tapez http://www.asso-victimesdesnotaires.net/(REGION EN MAJUSCULE).htm dans la case de recherche. Et vous comprendrez le problème… Bien sûr, il faut savoir où chercher. Mais celui qui veut savoir ne sera pas très longtemps retardé par cette difficulté !
Le secret mal gardé Vous maugréez chaque jour contre la lenteur de votre connexion intranet (ou plus exactement de la passerelle internet), spécialement lorsque vous devez transmettre des documents « volumineux » à l’intention de vos clients. Pour vous simplifier la vie, en cas d’envois multiples, vous avez pris l’habitude (que vous croyiez bonne) d’exporter depuis votre connexion internet privée sur un hébergement distant, et vous donnez au destinataire l’adresse du document. Techniquement, il faut avouer que c’est pratique, mais en matière de confidentialité, c’est tout autre chose ! Le plus difficile ce n’est pas d’être vu sur internet, c’est de ne pas être vu… Si vous ne prenez pas de précautions (qui nécessitent quelques compétences techniques complémentaires), vous prenez le risque de voir vos documents indexés par les moteurs de recherche. Le magnifique « PDF » que vous pensiez avoir mis à disposition de vos seuls clients, s’il n’est pas crypté, pourrait apparaître « en clair » aux yeux de tous… Ce qui est valable pour vous l’est évidemment pour le citoyen lambda qui aurait la mauvaise idée de scanner tout un dossier pour le stocker sur le réseau. Inutile de décliner les exemples à l’infini… Le « virtuel » est bien réel et avant d’agir, gardons toujours à l’esprit, les conséquences potentielles de l’utilisation que nous faisons d’internet ou que d’autres pourraient en faire…