Notre amie Christiane Schoepff (Nice) a souhaité réagir à notre dossier sur la formation. Extraits.
« Après avoir lu les résultats de l’enquête sur la formation continue et l’avis de Didier Mathy sur cette nouvelle obligation, je n’ai pu m’empêcher de faire le « lien » avec le match de foot Roumanie-France au début de septembre. Je suis arrivée à la maison, le match était pratiquement terminé. Mais j’ai éclaté de rire en voyant repasser en boucle les images de nos pauvres professionnels du ballon, surentraînés, sur « formés », mais empêchés de donner le meilleur de leur jeu (selon le commentateur télé) « à cause des mottes de terre qui jonchaient le terrain ». Et si pour les notaires, ce n’était pas seulement une question de formation continue ? N’y aurait-il pas trop de notaires (…) plus impliqués pendant leur temps de travail à chercher de nouvelles applications « AiePad » qu’à former réellement leurs stagiaires (…) ? N’y aurait-il pas trop de clercs de notaires et autres notaires assistants de la génération « Playstation » (…) à qui on a fait croire qu’être un bon notaire ne consistait qu’à parfaitement maîtriser l’outil informatique ? Non, pour bien « jouer », il faut préparer le terrain, arroser le sol pour que les racines prennent (…) Et pourquoi ne pas comparer les clercs de notaires aux pilotes d’avion ? Le rapport officiel du bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA) sur le crash du Rio-Paris a mis l’accent sur l’incompétence des deux pilotes du vol AF 447. Et un vieux commandant de bord de conclure : « les jeunes pilotes, en cas de situation délicate, ne savent pas piloter en manuel. Ils ne font plus fonctionner leur tête, ils pianotent sur les claviers des ordinateurs ». Si nous n’y prenons pas garde, nos successeurs ne sauront plus avoir les bons reflexes en cas de dangers, ne sauront plus prévenir les « litiges », ne sauront plus prendre les bonnes décisions au bon moment. Nous aurons beau organiser toutes sortes de formations plus performantes les unes que les autres (sur place, par internet, etc.), obligatoires ou non, il y aura des « problèmes ». Alors, merci à tous les « commandants de bord » formés à l’ancienne, de transmettre leur savoir-faire, celui qui ne rend pas riche parce qu’il prend du temps, mais qui nous permet à tous de dormir sereinement. »