François de Tinguy du Pouët n’était pas un homme du commun. Il nous a quittés au début du printemps. Jean-Claude Bigot et, à travers lui, toute l’équipe de Notariat 2000 lui rendent un dernier hommage.
 
Notaire à Saint-Cernin du Cantal, François de Tinguy du Pouët a d’abord couru le monde de notre ex-empire, où il exerça diverses fonctions, sans jamais omettre de revenir se ressourcer dans son château de Ragheaud, sur cette petite commune cantalienne. C’est au cours d’un de ces séjours que l’étude lui fût proposée.

Docteur en droit, il accepta et, dès lors, ne cessa de consacrer sa culture, son talent et ses relations à sa profession. Haute figure du Syndicat, alors puissant, mais aussi de Jeune Notariat, il présida son premier congrès international au Québec, en 1974, avec la participation de rapporteurs canadiens et belges. Notaire atypique, mais combien chaleureux, foisonnant d’une imagination mise au service de son dévouement absolu à sa profession, il se signala à l’international pour défendre l’authenticité en collaboration avec son chantre André Lapeyre, notamment à l’U.I.N.L.

Grâce à un carnet d’adresse incomparable, il s’illustre surtout au sein de la C.C.N.I, commission chargée de la coopération notariale internationale. Ainsi hante-t-il les couloirs de l’O.N.U. pour y expliquer inlassablement sa profession, avec une bonhomie qui lui attirait spontanément sympathie et écoute. Élu au bureau, il y assuma de hautes fonctions au titre des O.N.G.

Il avait aussi ses entrées à l’U.N.E.S.C.O où il facilita significativement la circulation et la reconnaissance internationale de l’acte notarié comme acte public, doté des mêmes prérogatives. Il se voit même confier par l’U.N.E.S.C.O la rédaction d’un ouvrage de présentation de sa profession pour mieux la faire connaître des organismes internationaux et réciproquement.

Injustement ignoré, voire moqué, de nos hautes sphères et peu soutenu, il n’a jamais faibli dans son inlassable action, sans attendre ni quémander honneur ou reconnaissance. Inventif jusque dans sa retraite, il fut à l’origine, en payant de sa personne, d’une O.N.G dont l’efficacité est basée sur le concept novateur d’un partenariat actif avec les entreprises pour susciter le développement. Depuis son colloque fondateur à Vichy en 1996, cette association s’est progressivement fait connaître par des actions ciblées sur les cinq continents, tandis que son fondateur s’effaçait pour continuer d’œuvrer à l’ombre d’une belle humilité.

Grâce à François de Tinguy du Pouët, le notariat fut présent à cette création avec Me Alain Bourdel, Président honoraire du CSN. Tous ceux qui ont œuvré avec cette figure haute en couleur, ont apprécié son dévouement en perpétuel mouvement, tendu vers un unique but : le service à rendre. S’il a pu être considéré comme un doux illuminé, il devrait être consacré comme un précurseur.
 
Merci François pour la gentillesse débordante qui a irrigué ton action. Tu as bien et fidèlement servi.