J’ai fait un rêve…
Après avoir créé mon étude (voir N2000 n° 466, avril), j’adhérais au GNON, Groupement de Négociation Obligatoire Notarial. La contrainte liée à cette adhésion, c’est-à-dire le port d’un uniforme obligatoire (qui n’était autre que l’habit du tiers-état, mais de couleur vert pomme), était largement contrebalancée par les avantages que je pouvais en retirer. Qu’on en juge… D’abord, avec cet uniforme, les membres du réseau notarial étaient facilement reconnaissables. Il était d’ailleurs très seyant pour les consœurs et les négociatrices. Il nous attirait immédiatement un capital sympathie. La centralisation de tous les biens à vendre par les membres du réseau sur un seul site internet, mis à jour quotidiennement, permettait une excellente diffusion, d’autant plus que le cahier des charges d’inscription au site était draconien : dix images couleur en trois dimensions de chaque bien à vendre. Le diagnostic obligatoire portant sur les éléments légaux (plomb, amiante, termites…) était appuyé par un état des travaux de rénovation à mettre en œuvre, fourni gracieusement par la filiale de l’ADSN, dénommée Agrippine, avec un devis chiffré que le fournisseur s’engageait à respecter. Il n’y avait donc aucune surprise pour l’acquéreur, qui payait avec plaisir les honoraires de négociation de 1 %. La faiblesse des honoraires était largement compensée par la rapidité et le volume des transactions. Ce système, qui frôlait la perfection, avait mis sur la paille les agents immobiliers. Ils n’avaient trouvé le salut qu’en se regroupant – avec un uniforme rouge – en une corporation de chasseurs de biens à vendre.
Et puis je me suis réveillé…