Il semblerait tout d’abord que la spécialisation soit incompatible avec le notariat. Il existe des diplômes de spécialisation, mais si leur obtention est à la portée d’un notaire normalement constitué qui veut travailler à cet effet, la mise en avant de ce diplôme est freinée par des réglementations antédiluviennes.

 

Ce qui marche dans le corps médical semble ne pas pouvoir s’adapter au notariat : un médecin spécialiste est saisi par un médecin généraliste. Le spécialiste ne fait pas dans le généralisme. Et si un notaire spécialiste ne travaillait que dans sa spécialité, il faudrait modifier l’article 3 de la loi de Ventôse : “Ils (les notaires) sont tenus de prêter leur ministère lorsqu’ils en sont requis” qui deviendrait “Seuls les notaires généralistes sont tenus…”. Pourtant, les avocats sont en même temps spécialistes et généralistes. Il suffit de lire les pages jaunes des annuaires à la rubrique “avocats”. Mais ils ont sans doute plus d’imagination que les notaires et peut-être ont-ils davantage faim… Je balance entre pessimisme et optimisme quant à l’avenir de la spécialité dans le notariat. Dans l’enquête Notariat 2000 commentée dans ce numéro (lire p.6), vous lirez que 10,8 % des notaires interrogés estiment que la spécialisation est contraire à l’éthique, mais aussi que 19 % aimeraient se consacrer à une seule activité dont ils seraient spécialistes. Enfin -et surtout- 75,5 % estiment la spécialisation utile ! Il serait sans doute temps pour nos instances de donner un sérieux coup de pouce à la spécialisation et de s’inspirer des travaux du futur Congrès Jeune Notariat de San Francisco.